Épisode 2 Nicolas Trainerbees – Cannabis : Nous sommes proches d’une légalisation

ParlonsCanna
Aujourd’hui, nous rencontrons encore une fois Nicolas Trainerbees, notre invité de l’épisode précédent dans lequel il a partagé en détail son expérience. Dans cet épisode, il nous plonge dans l’univers fascinant de la symbiose entre les abeilles et le cannabis, tout en nous incitant à élargir notre vision de la légalisation du cannabis au-delà de nos frontières nationales. Nicolas nous encourage à explorer les diverses approches adoptées par d’autres pays et à remettre en question les modèles d’industrialisation pour préserver la qualité et l’intégrité de cette plante précieuse. Accrochez-vous et bonne écoute!
Un pionnier de la symbiose naturelle entre les abeilles et le cannabis
Dans cet entretien, nous rencontrons un expert en apiculture et en culture de cannabis, Nicolas Trainerbees. Nicolas a plus de 30 ans d’expérience dans ces domaines, mais ce qui le distingue vraiment, c’est sa capacité à combiner ces deux mondes apparemment distincts. Il nous explique comment il a réussi à entraîner des abeilles pour collecter de la résine de cannabis, qu’elles transforment ensuite en propolis dans la ruche, donnant ainsi naissance à un miel de cannabis naturel.
Un passionné de symbiose naturelle
Outre ses talents d’apiculteur et de cannabiculteur, Nicolas se passionne pour la symbiose avec la nature. Il a eu l’opportunité de voyager à travers de nombreux pays, étudiant l’histoire du cannabis et les lois qui le régissent. Il souligne que la vision que l’on a du cannabis est souvent limitée à la France, mais il est crucial de regarder au-delà de nos frontières pour comprendre les évolutions mondiales.
Nicolas mentionne des pays comme les Pays-Bas, où le système des coffeeshops existe depuis 1976, ainsi que l’Allemagne et le Luxembourg, qui sont en train de légaliser progressivement le cannabis. L’Espagne, quant à elle, a maintenu un système de clubs, mais des changements sont à l’horizon en raison de la période électorale en cours.
Il évoque également le cas du cannabis médical en France, où une phase d’expérimentation a été lancée. Malgré des résultats positifs, la sortie du cannabis médical est retardée, ce qui frustre les partisans de cette plante.
Un regard critique sur l’industrie du cannabis
Nicolas nous invite à ne pas se limiter à l’observation des pays européens, car d’autres nations ont fait d’énormes progrès. Il cite le Canada et les États-Unis comme exemples. Au Canada, l’industrie du cannabis s’est rapidement développée, mais elle a favorisé les gros producteurs au détriment des petits. Cependant, ce modèle a montré ses limites, notamment en termes d’utilisation excessive de pesticides et de fongicides, qui se retrouvent dans les produits finaux.
Heureusement, une tendance émerge au Canada en faveur des petits producteurs, ce qui peut améliorer la qualité et la diversité des produits. Nicolas compare cette situation à l’industrie du champagne, dont il est originaire, soulignant que les meilleurs champagnes se trouvent souvent chez les petits producteurs, en raison de leur lien unique avec le terroir et leur approche spécifique de la culture.

Standardisation et leçons tirées du champagne
Dans l’industrie du cannabis, la production à grande échelle nécessite souvent une standardisation. C’est un aspect que l’on retrouve également dans la fabrication du champagne. Pour élaborer ce célèbre breuvage, on utilise 50% de jus de réserve, un mélange de jus provenant de différentes années, et 50% de jus de la nouvelle année. Cette approche permet de maintenir une homogénéité du goût, avec des variations subtiles qui évoluent lentement au fil du temps. C’est pourquoi les connaisseurs de champagne préfèrent souvent les millésimes, qui reflètent l’impact de l’année de récolte sur le goût.
La diversité de l’industrie du cannabis dans le monde
Nicolas nous transporte ensuite dans le monde du cannabis, en commençant par le Canada, un pays où l’industrialisation domine largement. La production personnelle est largement limitée, et le professionnalisme est de rigueur. Aux États-Unis, la situation varie d’un État à l’autre en raison de lois étatiques indépendantes. Certaines régions autorisent une multitude d’activités liées au cannabis, de la culture à la vente, tandis que d’autres restreignent sévèrement ces activités, y compris le passage de la frontière entre États.
En Amérique du Sud, Nicolas observe une vision plus ouverte du cannabis. L’Uruguay, par exemple, a légalisé la plante et développé des variétés spécifiques pour différents besoins médicaux, menant des études internes pour déterminer les variétés les plus adaptées à des affections particulières, comme les douleurs neuropathiques ou les traitements du cancer.
Le cannabis dans son ensemble : une nouvelle approche
Ce qui distingue l’Amérique du Sud, c’est son approche globale du cannabis. Ils considèrent la plante dans son ensemble, avec ses multiples composants, notamment les cannabinoïdes et les terpènes responsables des odeurs. Chaque cannabinoïde et chaque terpène peuvent avoir un impact spécifique sur le corps humain, grâce à la présence de récepteurs endocannabinoïdes dans notre organisme. Cette approche globale met en avant l’idée que la plante, dans son intégralité, est importante pour la santé et le bien-être.
Des lois variables à travers le monde
En Europe, l’Agence européenne du médicament joue un rôle central dans la régulation des produits liés au cannabis, tandis qu’aux États-Unis, la FDA exerce une influence considérable, notamment sur le Canada. En Amérique du Sud, chaque pays développe son propre système, avec des réglementations variables.
La situation du cannabis en Amérique du Sud et ailleurs
La conversation se poursuit en explorant davantage la situation du cannabis en Amérique du Sud et dans d’autres régions du monde. L’Uruguay a déjà légalisé le cannabis, mais qu’en est-il de la Colombie ? Nicolas explique que la Colombie a décriminalisé la possession de petites quantités de cannabis depuis 1986, autorisant jusqu’à 20 grammes et 12 plantes, bien que la vente reste illégale. Actuellement, seule la vente de CBD est autorisée dans ce pays.
D’autres pays d’Amérique du Sud ont une longue tradition de médecine à base de plantes, ce qui influence leur approche du cannabis. Contrairement à l’Occident, ces pays ont toujours considéré les plantes comme sacrées et n’ont pas touché à leur utilisation ancestrale. Les pressions extérieures, comme celles des États-Unis dans les années 1970 pour la prohibition des drogues, ont parfois entraîné des changements de politique, mais la vision globale de ces pays reste différente de celle de l’Occident.
Le cas du Japon et de l’Asie
Nicolas évoque ensuite le cas du Japon, souvent perçu comme étant extrêmement restrictif en matière de cannabis. Cependant, il précise que le Japon se concentre principalement sur le CBD. Malgré l’image rigide du pays, il existe des cultures de CBD et des produits alimentaires au CBD. Il y a un mouvement croissant en faveur de la légalisation du cannabis à des fins médicales, bien que l’approche reste relativement prudente.
Évolution en Asie du Sud-Est
En ce qui concerne l’Asie du Sud-Est, Nicolas explique que la Thaïlande a connu des défis liés au tourisme de masse après la légalisation initiale. Les lois sont actuellement en cours de révision, mais il ne peut fournir de détails précis sur les développements récents.
Diversité de la législation en Afrique
Nicolas poursuit son exposé en évoquant la diversité de la législation sur le cannabis en Afrique. Le Maroc a légalisé la production, mais la vente reste floue. Il souligne la différence entre la légalisation du produit, de la production et de la transformation, notant que très peu de pays autorisent tout.
En Afrique du Sud, la culture du cannabis est profondément enracinée, mais la légalisation totale dépend en partie de la situation aux États-Unis. L’influence internationale est un facteur clé dans la prise de décision de nombreux pays.
Le cas de l’Angleterre post-Brexit
Nicolas conclut en mentionnant l’Angleterre, qui, selon lui, pourrait faire progresser sa législation sur le cannabis après le Brexit. Il note que le pays avait auparavant autorisé la fabrication de produits comestibles au THC, bien que certaines molécules de synthèse aient été interdites. Il souligne également les différences entre les molécules de synthèse et les cannabinoïdes naturels, affirmant que leur efficacité et leur durée de vie diffèrent.
Cannabinoïdes de synthèse : Mythes et réalités
La discussion prend une pause pour aborder la question des cannabinoïdes de synthèse, un sujet souvent mal compris. Nicolas souligne qu’affirmer que les cannabinoïdes de synthèse sont nécessairement inférieurs aux cannabinoïdes naturels est simpliste et inexact. Ils sont des molécules de synthèse, mais cela ne signifie pas qu’ils sont automatiquement de moindre qualité.
Il évoque l’idée que des cannabinoïdes de synthèse pourraient être découverts à l’avenir, présentant des caractéristiques uniques et potentiellement bénéfiques. Cependant, il insiste sur le fait que, pour l’instant, il existe peu de recul sur ces substances et qu’elles sont essentiellement utilisées pour obtenir un effet récréatif.
Les fleurs de CBD et les produits chimiques
Nicolas souligne un point important : il n’existe aucune fleur de CBD naturelle contenant des cannabinoïdes de synthèse ou naturels. Les fleurs de CBD sont d’abord réduites pour éliminer tout doute, puis elles sont traitées avec des molécules de synthèse.
Il mentionne également que certaines fleurs de CBD sont lavées pour réduire leur teneur en THC, ce qui implique l’utilisation de produits chimiques. Cette pratique peut altérer les taux de cannabinoïdes et priver la plante de certains de ses principes actifs.

Les risques liés aux produits mal contrôlés
Nicolas soulève un autre problème : l’absence de contrôle de qualité et de réglementation dans l’industrie du cannabis. Il explique que certains vendeurs malhonnêtes peuvent vendre des produits contenant des cannabinoïdes de synthèse ou d’autres substances sans étiquetage approprié. Il insiste sur l’importance des tests et des contre-analyses pour s’assurer de la qualité des produits.
Course entre les chimistes et la loi
La conversation se termine par une réflexion sur la course entre les chimistes et la législation en matière de drogues. De nouvelles substances et molécules de synthèse émergent constamment, ce qui rend difficile la régulation par les autorités. La réglementation doit évoluer pour faire face à ces défis.
L’importance des lois précises
Nicolas souligne l’importance cruciale des lois précises dans le domaine du cannabis. L’absence de réglementation claire crée un terrain propice à l’abus. Les lois sont essentielles pour prévenir les excès et encadrer l’industrie du cannabis.
Le risque de l’habitude des substances de synthèse
Il met en garde contre le risque que l’utilisation généralisée de substances de synthèse ne crée une habitude dangereuse. Les gens pourraient être tentés de se tourner vers des produits de synthèse sans se soucier des conséquences pour leur santé. Cette habitude peut s’avérer préjudiciable à long terme.
L’évolution de la réglementation
Nicolas rappelle que de nombreux pays font évoluer leur législation sur le cannabis. Il estime que c’est un cycle qui se répète, en référence à l’histoire de la pénalisation du cannabis et d’autres drogues. Il mentionne également le regain d’intérêt pour les molécules psychédéliques à des fins thérapeutiques aux États-Unis et ailleurs.
L’histoire riche du cannabis
Il ajoute que l’histoire du cannabis est riche et complexe. Le cannabis a été largement utilisé dans le passé, notamment dans la pharmacopée du 19e siècle. Il estime que, progressivement, la compréhension et la réglementation du cannabis évolueront pour refléter cette histoire et répondre aux besoins actuels.
L’Allemagne et son système de taxation du cannabis
Nicolas aborde le cas de l’Allemagne et son système de taxation du cannabis, qu’il trouve particulièrement intéressant. En Allemagne, la taxation est basée sur le pourcentage de THC présent dans les produits. Il apprécie la simplicité de ce système, car il évite les taxes multiples sur un même produit, comme c’est le cas dans certains États américains. Il explique que la France pourrait bénéficier d’un système similaire s’il légalisait le cannabis à l’avenir.
L’évolution inéluctable de la législation sur le cannabis
Nicolas souligne que la France et d’autres pays sont sous pression pour revoir leur législation sur le cannabis. Il prédit un changement imminent, où l’utilisation du cannabis pourrait être autorisée dans diverses applications, y compris l’alimentation. Selon lui, cette évolution pourrait entraîner une véritable explosion de l’industrie du cannabis.
La situation en Allemagne
En Allemagne, il y avait initialement des projets visant à légaliser le cannabis, mais l’Union européenne a imposé certaines règles qui ont limité ces efforts. Actuellement, l’Allemagne envisage la création de clubs de cannabis, un modèle similaire à celui en Espagne.
Différences entre les clubs en Espagne et aux Pays-Bas
En Espagne, les clubs de cannabis sont socialement orientés, avec un système de parrainage qui encourage une atmosphère positive. Aux Pays-Bas, en revanche, les coffee shops ressemblent davantage à des bars, offrant une expérience plus impersonnelle.
La situation en Espagne
En Espagne, la politique autour du cannabis est en constante évolution, notamment en raison des récentes élections. La droite et l’extrême droite ont pris le pouvoir à Barcelone et envisagent de légaliser le cannabis. Il y a eu des tentatives pour réglementer les clubs de cannabis, mais la situation reste floue.
L’Espagne est influencée par l’Amérique du Sud en matière de législation sur le cannabis, et l’évolution dans cette région a un impact sur la politique espagnole. Il est possible qu’un projet de loi sur la légalisation du cannabis soit en préparation en Espagne, mais il est également influencé par les actions de la France, ce qui pourrait accélérer le processus.
L’influence de la FDA aux États-Unis
La FDA (Food and Drug Administration) aux États-Unis joue un rôle essentiel dans la régulation des produits alimentaires, médicaux et pharmaceutiques. En Europe, une agence similaire, l’AEME (Agence Européenne du Médicament), remplit cette fonction. Cependant, la FDA détient un pouvoir significatif et a une influence majeure sur les réglementations mondiales en matière de produits.
La différence de définition de la drogue
La notion de “drogue” aux États-Unis englobe un éventail plus large de substances psychoactives, y compris les médicaments. Cette différence de définition par rapport à l’Europe a un impact sur les réglementations concernant le cannabis.
L’autorisation de l’ingestion de chanvre
La FDA interdit actuellement tous les produits à base de cannabis, à l’exception d’un médicament appelé Epidiolex. Tant que cette interdiction ne change pas, les réglementations sur le cannabis aux États-Unis et en Europe resteront inchangées. L’autorisation de l’ingestion de chanvre pourrait ouvrir la voie à une légalisation plus large du cannabis dans ces régions, mais cela dépendra en grande partie de la décision de la FDA.
La distinction du chanvre industriel
La FDA a pris soin de distinguer le chanvre industriel des autres parties de la plante de cannabis dès le début de ses réglementations. Cela signifie que, dans de nombreux cas, seules les graines de chanvre sont autorisées à la consommation, tandis que les autres parties de la plante, y compris le CBD et les cannabinoïdes, restent illégales.
Le rôle des pharmaciens
En France et dans de nombreux autres pays, les pharmaciens sont chargés de veiller au respect des réglementations en matière de cannabis. Ils ont conscience des restrictions légales et vendent généralement des huiles à base de graines de chanvre, bien que celles-ci ne contiennent pas de CBD. Vendre des produits contenant du CBD pourrait leur faire perdre leur licence.
L’avenir de la légalisation aux États-Unis
L’avancée de la science, la fin de la désinformation sur le cannabis, le changement de position des lobbyistes anti-cannabis et la montée en puissance des lobbyistes en faveur du cannabis sont autant de facteurs qui pourraient conduire à une évolution des réglementations sur le cannabis aux États-Unis.
L’exemple de pays comme l’Allemagne, qui légalisent le cannabis, pourrait exercer une pression sur la FDA pour revoir ses règles. Cependant, les États-Unis, en tant que puissance économique majeure, sont encore les acteurs dominants sur la scène mondiale et peuvent exercer une influence significative sur les réglementations mondiales du cannabis.

Les avantages économiques de la légalisation
La légalisation du cannabis présente de nombreux avantages économiques pour de nombreux pays, en particulier ceux d’Amérique du Sud et d’Afrique. Cependant, les pays déjà développés, comme les États-Unis et certaines nations européennes, pourraient voir une diminution de leur industrie de l’alcool en raison de la concurrence du cannabis légal.
Néanmoins, la France, en tant que producteur potentiel de cannabis de qualité, pourrait également tirer profit de la légalisation si elle choisit cette voie à l’avenir. La distinction entre le chanvre industriel et le cannabis est largement basée sur des perceptions culturelles et linguistiques, mais les deux sont issus de la même plante, le cannabis.
Évolution de la plante de cannabis
L’histoire du cannabis est marquée par son évolution et sa diversification en différentes variétés. Le cannabis appartient à la famille des Cannabaceae, tout comme d’autres plantes comme la tomate, le houblon et l’ortie. D’ailleurs, les champs d’ortie sont considérés comme des emplacements idéaux pour cultiver du cannabis en raison de leurs besoins similaires en nutriments.
Cependant, il est important de noter que cultiver du chanvre traditionnel et produire des variétés riches en CBD (cannabinoïde) pour le marché du CBD sont deux tâches très différentes. Les agriculteurs de chanvre traditionnel doivent prendre en compte des facteurs tels que la rentabilité, les rendements par hectare, et les taux de THC, tandis que la culture de CBD nécessite une approche différente en termes d’engrais, de techniques de récolte, et de connaissances spécifiques sur le CBD.
Évolution génétique du cannabis
Le cannabis a subi des mutations génétiques au fil du temps. À l’origine, la plante avait 10 allèles, mais des mutations, parfois induites par des mutagènes environnementaux comme la colchicine, ont entraîné des variations dans le nombre d’allèles. Certaines plantes sont ainsi passées de 10 allèles à 20, voire davantage.
Ces mutations ont conduit à des plantes qui ressemblaient au chanvre, mais qui avaient un nombre accru d’allèles. Les variations génétiques ont également conduit à la création de variétés telles que la ruderalis, qui n’est pas photopériodique et peut fleurir automatiquement après un certain nombre de jours de croissance.
Variétés autoflorissantes
La ruderalis et d’autres variétés non photopériodiques ont été croisées avec des variétés riches en THC pour créer des variétés autoflorissantes. Ces variétés ont des gènes qui déclenchent la floraison après un nombre spécifique de jours plutôt qu’en réponse aux heures de lumière. Cependant, il est important de noter que ces variétés autoflorissantes peuvent être sensibles au stress et à l’hermaphrodisme, ce qui les rend plus délicates à cultiver que d’autres variétés de cannabis.
Cultiver des variétés autoflorissantes
Les variétés autoflorissantes, qui sont généralement riches en cannabinoïdes, présentent l’avantage de pouvoir être cultivées sous une lumière constante pendant la majeure partie de leur cycle de croissance. Contrairement aux variétés de cannabis traditionnelles, qui nécessitent un changement dans le nombre d’heures de lumière pour déclencher la floraison (généralement en août-septembre), les variétés autoflorissantes ont une période de croissance déterminée par le temps plutôt que par la photopériode.
Cela signifie que les cultivateurs peuvent maintenir une lumière constante sur leurs plantes pendant la croissance végétative et la floraison, ce qui peut être particulièrement bénéfique dans des régions où le climat est moins favorable en fin de saison. Par exemple, dans le nord de la France, le temps en octobre peut être peu propice à la culture du cannabis en extérieur, avec un risque accru de moisissures. Les variétés autoflorissantes offrent une alternative en permettant une récolte plus précoce.
Les trois tiers de la réussite en culture de cannabis
Il est essentiel de comprendre que la qualité du cannabis dépend de trois aspects principaux, que l’on pourrait appeler les “trois tiers” de la réussite en culture de cannabis :
- La génétique : La qualité de la génétique de la plante de cannabis est fondamentale. Si vous commencez avec une mauvaise génétique, vous risquez d’obtenir un produit de mauvaise qualité, quelle que soit votre expertise en culture.
- Les conditions de culture : Le deuxième facteur important est l’environnement de culture. Les conditions telles que l’éclairage, la nutrition, l’humidité, la température et l’aération ont un impact significatif sur la santé et la croissance des plantes.
- La récolte et le séchage : Enfin, la récolte, la manucure (la préparation des têtes) et le processus de séchage et de curing sont cruciaux pour obtenir un produit final de haute qualité. Une mauvaise manipulation à ce stade peut ruiner tout le travail précédent.
Il est important de noter que récupérer des graines dans un paquet de weed et les faire pousser peut entraîner des problèmes d’hermaphrodisme, car la plante mère pourrait être hermaphrodite. Cela signifie que les graines issues de cette plante ont une forte probabilité de produire des plantes hermaphrodites à leur tour. Il est donc recommandé d’obtenir des graines de qualité auprès de sources fiables pour éviter les problèmes potentiels de génétique et d’hermaphrodisme.
Évolution des variétés de cannabis et génétique
L’évolution des variétés de cannabis est un sujet fascinant. Pour comprendre les différentes variétés de cannabis, il est important de savoir que le cannabis est une grande famille de plantes, et il existe plusieurs espèces et sous-espèces au sein de cette famille.
Cannabis à haute teneur en THC
Les variétés de cannabis à haute teneur en THC ont été sélectionnées au fil du temps à partir de plantes originaires d’Afrique. Ces plantes ont évolué de manière à être principalement mâles ou femelles. C’est la rencontre entre les plants mâles et femelles qui donne naissance aux graines sur les plants femelles. Les variétés à haute teneur en THC sont recherchées pour leurs propriétés psychoactives.
Variétés ruderalis
Les variétés de cannabis ruderalis sont naturellement hermaphrodites, ce qui signifie qu’elles portent à la fois des organes mâles et femelles sur la même plante. Cela les rend différentes des variétés à haute teneur en THC, qui sont généralement soit mâles, soit femelles. Cette caractéristique hermaphrodite est souvent un gène récessif, ce qui signifie qu’il ne s’exprime pas nécessairement. Cependant, sous certaines conditions de stress, ce gène récessif peut devenir dominant, provoquant le développement de fleurs mâles et femelles sur la même plante.
Génétique et breeding
Le breeding, ou l’art de croiser différentes variétés de cannabis pour créer de nouvelles génétiques, repose sur la compréhension des gènes et de leur transmission. Les gènes peuvent être dominants ou récessifs, et des gènes récessifs peuvent parfois ressurgir dans des générations futures en cas de stress ou de sélection inappropriée. Il est essentiel de bien comprendre la génétique pour réaliser un breeding réussi et prévenir les problèmes d’hermaphrodisme.
Il est vrai que le sujet de la génétique du cannabis et du breeding est complexe, mais il peut être très intéressant pour les personnes souhaitant développer leurs propres variétés de cannabis. Cela implique la sélection de plantes parentales, la compréhension des caractéristiques génétiques et la manipulation délibérée des gènes pour obtenir des traits spécifiques, tels que des taux de THC particuliers, des arômes ou des effets spécifiques. Un cours sur le breeding serait en effet très instructif pour ceux qui souhaitent se lancer dans cette pratique.
Symbiose avec la nature et importance du sol
La relation entre les plantes et la terre est comparable à notre alimentation. Tout comme un enfant dans un supermarché ne choisira pas toujours les meilleurs aliments, les plantes réagissent de la même manière dans le sol. La qualité du substrat de culture est donc cruciale. Le sol abrite une vie qui interagit en symbiose.
Cette vie est connectée non seulement entre ses propres éléments, mais aussi avec les plantes que nous y cultivons. Par exemple, pour le cannabis, la création d’un sol vivant, souvent appelé “super-soil”, est une tâche complexe. Il ne suffit pas de mélanger divers éléments de manière aléatoire. Le sol doit être équilibré pour que la vie s’y développe harmonieusement.
Cycle de la vie dans le sol
Le sol abrite une vie extrêmement riche et diversifiée. Les insectes, les bactéries et les champignons, tels que les mycorhizes, jouent un rôle crucial. Un exemple étonnant démontre l’ampleur de cette vie. Une expérience a consisté à injecter un liquide radioactif dans une souris, puis à placer la souris décédée dans une parcelle de terre naturelle, riche en insectes, bactéries et mycorhizes.
Après dix jours, le liquide radioactif s’était réparti sur une surface de 100 mètres carrés. Cela souligne l’importance des mycorhizes, des champignons qui colonisent les racines des plantes et jouent un rôle essentiel dans leur croissance. De nombreuses plantes sur Terre dépendent de cette symbiose avec des champignons ou d’autres organismes pour se développer et se nourrir. Les mycorhizes ont la capacité de décomposer la roche, ce qui est crucial pour l’absorption des nutriments par les plantes.

Importance des mycorhizes dans la symbiose naturelle
La mycorhiza est un champignon qui s’associe obligatoirement avec une racine de plante, ne pouvant pas vivre seul. Ces champignons sont étroitement liés à la vie des plantes et vivent en symbiose avec elles. Il existe différents types de mycorhizes, comme les glomus, qui colonisent diverses plantes, en particulier les ronces.
Dans les forêts, les ronces jouent un rôle clé au début du processus de régénération. Elles créent un premier territoire grâce à la symbiose avec les champignons, garantissant ainsi leur survie. Ensuite, les feuilles des ronces tombent, créant de l’humus qui attire la vie et favorise la croissance des arbres. Ainsi, une forêt progresse, toujours à partir de là où les ronces ont établi la symbiose avec les champignons.
Les mycorhizes et la dépendance des plantes
Dans les champs cultivés intensivement, la vie symbiotique des mycorhizes est souvent perturbée par des pratiques agricoles. L’utilisation de fongicides, par exemple, tue non seulement les champignons pathogènes, mais également les mycorhizes bénéfiques. Les plantes deviennent alors dépendantes de l’apport constant d’engrais et d’intrants pour leur croissance. Cette dépendance les rend vulnérables et les éloigne de leur capacité naturelle à puiser les nutriments dans le sol grâce à la symbiose avec les mycorhizes.
L’équilibre dans la nature
La nature est un écosystème complexe où de nombreuses formes de vie interagissent en symbiose. Des expériences ont montré que des éléments radioactifs, tels que ceux injectés dans une souris, peuvent être répartis sur de vastes distances par l’activité des microorganismes du sol. La nature se régule et se maintient en équilibre grâce à des cycles complexes et interconnectés. Par exemple, au Canada, des forêts prospèrent grâce à la mort des saumons, qui apportent les nutriments nécessaires pour la croissance des arbres. La nature possède des solutions intrinsèques pour ses besoins et est capable de prospérer sans intervention humaine.
La photosynthèse et la vie des plantes
La photosynthèse est une réaction nucléaire qui se produit lorsque les photons solaires atteignent les plantes. Les plantes utilisent cette énergie pour casser les molécules d’eau, produisant ainsi de l’hydrogène et de l’oxygène. Elles combinent ensuite cet hydrogène avec le dioxyde de carbone (CO2) pour créer des sucres, une source d’énergie. La vie, au fond, repose sur une molécule de sucre.
Les plantes effectuent ce processus naturellement et de manière efficace, tandis que les tentatives humaines pour utiliser l’hydrogène comme source d’énergie sont entravées par la difficulté de séparer l’oxygène de l’hydrogène, nécessitant une grande quantité d’énergie. La nature offre des leçons précieuses que nous pourrions appliquer à notre technologie et à notre compréhension du monde. Plutôt que de chercher à coloniser d’autres planètes, nous devrions explorer et comprendre davantage notre propre environnement et apprendre de la nature qui nous entoure.
Importance des mycorhizes dans la symbiose naturelle
La mycorhiza est un champignon qui s’associe obligatoirement avec une racine de plante, ne pouvant pas vivre seul. Ces champignons sont étroitement liés à la vie des plantes et vivent en symbiose avec elles. Il existe différents types de mycorhizes, comme les glomus, qui colonisent diverses plantes, en particulier les ronces.
Dans les forêts, les ronces jouent un rôle clé au début du processus de régénération. Elles créent un premier territoire grâce à la symbiose avec les champignons, garantissant ainsi leur survie. Ensuite, les feuilles des ronces tombent, créant de l’humus qui attire la vie et favorise la croissance des arbres. Ainsi, une forêt progresse, toujours à partir de là où les ronces ont établi la symbiose avec les champignons.
Les mycorhizes et la dépendance des plantes
Dans les champs cultivés intensivement, la vie symbiotique des mycorhizes est souvent perturbée par des pratiques agricoles. L’utilisation de fongicides, par exemple, tue non seulement les champignons pathogènes, mais également les mycorhizes bénéfiques. Les plantes deviennent alors dépendantes de l’apport constant d’engrais et d’intrants pour leur croissance. Cette dépendance les rend vulnérables et les éloigne de leur capacité naturelle à puiser les nutriments dans le sol grâce à la symbiose avec les mycorhizes.
L’équilibre dans la nature
La nature est un écosystème complexe où de nombreuses formes de vie interagissent en symbiose. Des expériences ont montré que des éléments radioactifs, tels que ceux injectés dans une souris, peuvent être répartis sur de vastes distances par l’activité des microorganismes du sol. La nature se régule et se maintient en équilibre grâce à des cycles complexes et interconnectés. Par exemple, au Canada, des forêts prospèrent grâce à la mort des saumons, qui apportent les nutriments nécessaires pour la croissance des arbres. La nature possède des solutions intrinsèques pour ses besoins et est capable de prospérer sans intervention humaine.
La photosynthèse et la vie des plantes
La photosynthèse est une réaction nucléaire qui se produit lorsque les photons solaires atteignent les plantes. Les plantes utilisent cette énergie pour casser les molécules d’eau, produisant ainsi de l’hydrogène et de l’oxygène. Elles combinent ensuite cet hydrogène avec le dioxyde de carbone (CO2) pour créer des sucres, une source d’énergie. La vie, au fond, repose sur une molécule de sucre.
Les plantes effectuent ce processus naturellement et de manière efficace, tandis que les tentatives humaines pour utiliser l’hydrogène comme source d’énergie sont entravées par la difficulté de séparer l’oxygène de l’hydrogène, nécessitant une grande quantité d’énergie. La nature offre des leçons précieuses que nous pourrions appliquer à notre technologie et à notre compréhension du monde. Plutôt que de chercher à coloniser d’autres planètes, nous devrions explorer et comprendre davantage notre propre environnement et apprendre de la nature qui nous entoure.
La rosée du matin et l’approvisionnement en eau des plantes
La rosée du matin, qui se forme principalement sur les feuilles des plantes, est le résultat d’un processus intéressant. Les feuilles abaissent leur température pendant la nuit pour attirer l’humidité de l’air ambiant. Chaque jour, cela peut représenter une quantité d’eau de l’ordre de 0,1 à 0,2 mm.
Ce processus est crucial, car il permet aux plantes de se recharger en eau, même dans des régions où il ne pleut que rarement, comme certaines parties de l’Afrique. Les plantes absorbent cette humidité par leurs racines et la stockent avec l’aide des mycorhizes, qui jouent un rôle clé dans la conservation de l’eau et la fourniture de nutriments essentiels.
L’importance des mycorhizes dans la culture
L’utilisation des mycorhizes dans la culture des plantes, y compris le cannabis, est courante. Cependant, il est essentiel de comprendre que l’efficacité de cette symbiose dépend de la manière dont elle est mise en œuvre. Les mycorhizes ne sont pas seulement utiles dans le pot où la plante principale pousse. Pour maximiser les avantages de cette relation, il est recommandé de cultiver d’autres plantes dans le même environnement, en particulier des plantes fixatrices d’azote, comme les fabacées (pois, trèfles, etc.).
Symbiose et partage de nutriments
La symbiose entre les plantes, les arbres et les mycorhizes fonctionne sur le principe du partage. Par exemple, dans une forêt, les arbres puisent de grandes quantités d’eau dans le sol et produisent des quantités abondantes de sucre. Ils partagent ensuite ces sucres avec les mycorhizes, qui à leur tour fournissent des sels minéraux essentiels à d’autres plantes. Ainsi, les plantes sont connectées et partagent les nutriments, ce qui les aide à prospérer.
La connectivité des plantes
Plus les plantes sont connectées par le biais de mycorhizes et d’autres mécanismes, plus elles sont capables de survivre et de prospérer. L’ombre d’un arbre ne suffit pas à créer un environnement favorable à la croissance de l’herbe, car elle n’est pas connectée au réseau de mycorhizes. En recréant ces systèmes naturels de connectivité, notamment en cultivant des plantes fixatrices d’azote à proximité, il est possible d’améliorer la santé des plantes et de réduire la dépendance aux intrants chimiques. Il s’agit de s’inspirer de la nature pour cultiver de manière plus durable et efficace.
Les associations de plantes en culture de cannabis et la vie du sol
En matière de culture de cannabis, comme en permaculture ou en maraîchage, le choix des associations de plantes dépendra en grande partie du sol et de son état initial. Il est essentiel de comprendre comment créer et entretenir la vie dans le sol, car la vie du sol elle-même est un facteur déterminant dans la santé des cultures. Il n’existe pas de solution universelle, mais certaines associations peuvent être bénéfiques.

Le mythe du ver de terre et de la terre
Il est courant de penser que les vers de terre mangent de la terre, mais en réalité, ils ne font que la traverser. Les vers de terre se nourrissent principalement de microbes présents dans le sol. Dans leur tube digestif, ils mélangent la terre avec de l’argile, ce qui permet de briser les microbes en une bouillie de nutriments. Ensuite, les vers digèrent ces microbes et rejettent la terre, nettoyée et enrichie en nutriments. Ainsi, les vers de terre jouent un rôle essentiel dans la santé du sol en améliorant sa structure et sa fertilité.
L’importance des abeilles et des guêpes
Il est courant de confondre les abeilles et les guêpes en raison de représentations erronées dans les médias. Les abeilles sont souvent représentées comme étant jaunes et noires, alors qu’en réalité, leur couleur est plutôt noire et grise, voire orange. Les abeilles sont essentielles pour la pollinisation des plantes, tandis que les guêpes jouent un rôle important dans le nettoyage de la nature. Les guêpes aident à décomposer les matières organiques en décomposition et à éliminer les parasites.
L’équilibre dans la nature et le recyclage
Dans la nature, chaque élément, qu’il s’agisse d’une plante, d’un animal ou d’un insecte, a un rôle spécifique et contribue à maintenir l’équilibre. Les guêpes, par exemple, sont essentielles pour le recyclage des matières organiques en décomposition. Elles se nourrissent des protéines présentes dans les cadavres d’animaux, contribuant ainsi à nettoyer l’environnement. Il est important de comprendre que chaque être vivant a sa place dans cet écosystème complexe et interconnecté.
Dans cet épisode de Parlons Canna, nous avons plongé dans les mystères de la culture du cannabis et de la nature qui l’entoure. Nous avons découvert comment la symbiose naturelle et les équilibres écologiques sont essentiels pour une culture réussie. La nature nous enseigne que tout dans cet écosystème a sa place et sa fonction. Comprendre ces interactions complexes est essentiel pour cultiver le cannabis de manière durable, en préservant notre environnement.
Nous vous invitons à suivre les prochains épisodes de Parlons Canna pour explorer davantage ces sujets passionnants. Rejoignez-nous dans notre quête de compréhension de la culture du cannabis et de son lien profond avec la nature. Merci de nous avoir accompagnés, et à bientôt pour de nouvelles discussions captivantes !