Ludovic Rachou – UIVEC : Le vrai défi c’est de rester clair dans ce que l’on dit

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Dans le monde en constante évolution du cannabis et de ses dérivés, il est essentiel de rester informé sur les dernières avancées de cette industrie en pleine croissance. Aujourd’hui, nous avons l’honneur d’accueillir un invité spécial, Ludovic Rachou, président de l’Union des Industriels pour la valorisation des extraits de chanvre (UIVEC), acteur clé de la filière des cannabinoïdes et du cannabis médical en France. Au cours de cet entretien, nous explorerons le travail de Ludovic Rachou ainsi que le rôle de l’UIVEC, le syndicat professionnel représentatif de cette filière dans notre pays. Restez à l’écoute pour découvrir les insights précieux de Ludovic Rachou et de l’UIVEC.
Ludovic Rachou : Un parcours entrepreneuriat dans des domaines diversifiés
L’évolution de l’art à l’industrie du cannabis
Ludovic Rachou, notre invité, possède une riche expérience entrepreneuriale qui s’étend sur près de 15 ans. Ses débuts l’ont vu évoluer dans le domaine de l’art et de la photographie, où il a d’abord commencé en tant qu’agent photographe. Ce fut le point de départ d’une aventure qui l’a conduit à collaborer avec divers photographes et à travailler dans un laboratoire de tirage photo numérique.
Au moment où le passage de l’argentique au numérique s’opérait, Ludovic Rachou a été impliqué dans les premiers tirages photo numériques, en utilisant notamment les imposantes machines d’Epson pour des tirages de grande envergure, à l’instar des tirages d’Yann Arthus-Bertrand. Bien que jeune à l’époque, cette expérience a marqué sa première incursion dans l’entrepreneuriat, lui offrant une perspective unique sur le monde des affaires.
L’expérience artistique et le secteur du CBD : Des similarités intrigantes
Les liens entre le milieu artistique et l’industrie du CBD
Ludovic Rachou souligne des similarités entre le milieu artistique et celui de l’industrie du CBD, dans lesquels il a évolué. Les deux domaines peuvent souvent être caractérisés par une certaine opacité, des personnalités fortes et des règles parfois peu définies. Ces aspects ont façonné sa perception et sa compréhension de ces industries en constante évolution.
Il est indéniable que l’art et l’industrie du CBD partagent des traits communs, tels que la nécessité d’explorer des territoires nouveaux, de faire face à des défis réglementaires et de trouver des solutions créatives. Ces expériences ont forgé l’approche entrepreneuriale de Ludovic Rachou et ont contribué à sa capacité à naviguer dans des environnements dynamiques et en constante évolution.
L’UIVEC : Engagé pour l’avenir des cannabinoïdes et du cannabis médical en France
Le rôle central de l’Union des Industriels pour la valorisation des extraits de chanvre (UIVEC)
L’engagement de Ludovic Rachou ne se limite pas à ses expériences entrepreneuriales passées. Aujourd’hui, il consacre près de 90 % de son temps à l’UIVEC, l’Union des Industriels pour la valorisation des extraits de chanvre. Ce syndicat professionnel représente de manière significative la filière des cannabinoïdes et du cannabis médical en France.
En assumant ce rôle actif au sein de l’UIVEC, Ludovic Rachou joue un rôle essentiel dans le développement de cette industrie émergente en France. Son expertise et son engagement sont des atouts précieux pour promouvoir une réglementation claire et favoriser la croissance de la filière, tout en garantissant la qualité et la sécurité des produits dérivés du cannabis à usage médical.
Pionniers dans le monde du CBD
Ludovic Rachou et ses associés ont été assez tôt dans le monde du CBD. Leur parcours dans cette industrie a débuté lorsqu’ils étaient à la recherche d’une nouvelle aventure après le succès de leur entreprise précédente, Vaivai, une eau de coco. Ils étaient particulièrement attirés par les solutions naturelles et alternatives en matière de santé, ce qui les a amenés à découvrir le CBD. Ils ont constaté l’émergence d’une vague de produits à base de CBD aux États-Unis, et en creusant davantage, ils ont réalisé que le CBD était seulement une partie d’un ensemble de cannabinoïdes, tels que le THC, le CBC, le CBN, qui offraient des opportunités intéressantes.

Saisir les opportunités
Convaincus qu’il y avait quelque chose à faire dans ce domaine, Ludovic Rachou et son équipe se sont positionnés au bon moment. À ce stade précoce de l’industrie, ils étaient conscients des incertitudes et des risques, mais également des opportunités de marché et de l’importance du contexte réglementaire complexe. C’est ainsi qu’ils ont fondé leur première société, Kaya, en Angleterre en 2019. À l’époque, le CBD était interdit en Europe et en France, ce qui explique leur choix stratégique de se lancer sur le marché britannique.
Être parmi les premiers sur le marché
Être parmi les premiers acteurs sur un marché émergent comporte ses avantages et ses défis. Ludovic Rachou et son équipe ont pris le risque de se lancer avant que le CBD ne soit largement accepté, ce qui leur a permis d’établir une solide présence et de prendre une longueur d’avance sur leurs concurrents. Ils ont suivi une approche centrée sur la qualité et la conformité réglementaire, ce qui leur a valu une reconnaissance dans l’industrie.
L’UIVEC et la promotion de la filière
En plus de leur entreprise, Ludovic Rachou et son équipe ont également été impliqués avec l’UIVEC, l’Union des Industriels pour la valorisation des extraits de chanvre. L’UIVEC joue un rôle crucial dans la promotion et la représentation de la filière des cannabinoïdes et du cannabis médical en France. En soutenant la recherche, l’innovation et la réglementation appropriée, l’UIVEC contribue à développer cette industrie dans notre pays.
L’évolution de Kaya dans la filière du CBD
Depuis le début, Kaya a été positionnée comme une marque axée sur le CBD, mais pas seulement. Dès le départ, l’équipe avait conscience que le CBD risquait de devenir une commodité, un ingrédient parmi tant d’autres sur le marché des compléments alimentaires et de la cosmétique, qui étaient les marchés ciblés initialement. C’est pourquoi Kaya s’est efforcée de développer des formulations complexes en associant le CBD à des plantes adaptogènes.
Les plantes adaptogènes sont connues pour aider le corps à s’adapter au stress, et elles sont utilisées dans les compléments alimentaires et la cosmétique. Parmi ces plantes, on retrouve des noms familiers tels que le safran, la rhodiole, la valériane, ainsi que d’autres moins connues.
La vision de Kaya depuis le début a toujours été de dépasser le simple cadre du CBD. L’équipe souhaite élargir la gamme de produits et explorer d’autres domaines tels que les champignons et même des molécules qui sont encore interdites ou inconnues à ce jour. L’objectif est d’aller bien au-delà du CBD et de continuer à innover.
L’évolution de la filière
Il est vrai que le marché du CBD a connu un certain ralentissement après le pic initial de nouveauté. Cependant, il est important de prendre en compte les différentes formes de produits à base de CBD et leur adoption par les consommateurs français. Le marché des fleurs de CBD a connu une forte expansion, mais cela s’est stabilisé par la suite.
En revanche, le marché des produits alimentaires à base de CBD est en plein développement, notamment en raison de la présence croissante de points de vente tels que les pharmacies et les supermarchés. Les grandes marques commencent également à investir ce marché, contribuant ainsi à sa démocratisation. Cependant, cela risque également de banaliser le CBD en le réduisant à un simple ingrédient parmi d’autres.
Même dans le domaine de la cosmétique, où Kaya s’est également aventurée avec la marque Peace and Skin, le marché se réveille. Des marques renommées comme L’Occitane en Provence et Shiseido ont lancé des produits à base de CBD. Cela démontre que le CBD est en train de se démocratiser en tant qu’ingrédient cosmétique. Toutefois, il est important de souligner que chaque marché a son propre timing et qu’il est nécessaire de trouver le bon équilibre pour réussir.
L’avenir de Kaya dans les années à venir
Kaya continue à évoluer et à se positionner au-delà du simple CBD. La marque a toujours eu une vision à long terme pour explorer de nouveaux produits et ingrédients. Dans les années à venir, Kaya prévoit d’élargir sa gamme et de proposer des produits innovants, en restant à l’affût des dernières tendances et des nouvelles possibilités réglementaires. L’objectif est de continuer à se démarquer en offrant des formulations complexes et en restant à la pointe de l’industrie.
La naissance de l’UIVEC et ses origines
L’Union des Industriels pour la valorisation des extraits de chanvre est née d’une constatation selon laquelle les acteurs économiques du secteur, tels que les fabricants de compléments alimentaires, de produits cosmétiques et les laboratoires pharmaceutiques, ne disposaient pas d’une voix représentative auprès des pouvoirs publics en France. À l’époque, il n’existait pas d’organisme permettant aux entreprises de ces secteurs de faire entendre leurs intérêts et de contribuer aux discussions sur la réglementation et les enjeux liés aux produits à base de chanvre.
Le paysage était divisé entre les acteurs traditionnels de la filière chanvre, qui étaient très éloignés des sujets relatifs aux compléments alimentaires et à la cosmétique, et les acteurs davantage axés sur les produits à fumer, mais dont les préoccupations ne se concentraient pas sur les aspects réglementaires et les enjeux spécifiques des autres industries. En outre, il existait également des problématiques liées au cannabis récréatif, avec lesquelles les marques de compléments alimentaires ou de cosmétiques ne pouvaient pas s’associer en raison des débats sociaux auxquels elles ne sont pas directement liées.
C’est dans ce contexte que l’UIVEC a été créée à l’initiative d’une dizaine d’entreprises, avec Ludovic Rachou et son équipe à l’origine de cette initiative. L’objectif était de réunir des représentants de toutes les activités économiques liées au secteur, en veillant à ce que les membres ne soient pas uniquement des experts du CBD ou du cannabis, mais des entreprises actives sur d’autres marchés et intéressées par cette filière.

Une diversité d’acteurs au sein de l’UIVEC
Aujourd’hui, l’UIVEC compte environ 70 adhérents, allant des agriculteurs indépendants aux entreprises spécialisées dans la transformation du chanvre, en passant par les multinationales. Cette diversité d’acteurs englobe également des start-ups et des petites PME qui se concentrent sur les produits à base de CBD, des laboratoires d’analyse, des fabricants de compléments alimentaires et des acteurs de la grande distribution tels que Carrefour et Leclerc. L’UIVEC réunit ainsi une variété d’acteurs qui ne sont pas habituellement amenés à interagir, car les syndicats professionnels ont tendance à être plus homogènes en termes d’acteurs représentés.
Cependant, cette diversité permet à l’UIVEC d’établir un dialogue constructif avec les autorités. En effet, lorsque les autorités constatent que de nombreux acteurs économiques sont intéressés par un sujet spécifique, comme les applications alimentaires ou cosmétiques du CBD, cela renforce la légitimité des discussions et incite davantage à l’action. L’UIVEC s’efforce donc de représenter l’ensemble du secteur économique, au-delà des seules entreprises récemment créées dans le domaine du CBD.
Les développements récents
Actuellement, l’UIVEC continue de jouer un rôle clé dans la promotion et la défense des intérêts des acteurs de la filière des cannabinoïdes et du cannabis médical en France. L’union travaille en étroite collaboration avec les pouvoirs publics, les instances réglementaires et les organismes de recherche pour faire avancer la réglementation et favoriser le développement d’un cadre adapté à l’industrie.
L’UIVEC participe également activement aux discussions sur les applications du CBD dans les compléments alimentaires, la cosmétique et les produits pharmaceutiques, et contribue à sensibiliser le public et les professionnels de la santé aux bénéfices potentiels de ces produits.
Grâce à l’engagement de Ludovic Rachou et de nombreux autres acteurs, l’UIVEC joue un rôle essentiel dans la représentation et le développement de la filière des cannabinoïdes et du cannabis médical en France, tout en contribuant à la recherche, à l’innovation et à l’éducation dans ce domaine en pleine évolution.
Un intérêt réglementaire et des besoins exprimés
La mission de l’UIVEC est centrée sur les cannabinoïdes et la plante de cannabis dans son ensemble, contrairement à une focalisation exclusive sur le CBD. La répartition des intérêts et des recherches au sein de l’UIVEC dépend de plusieurs facteurs, notamment des besoins réglementaires et des demandes émanant des autorités compétentes. Tout a commencé avec l’affaire Kanavape, qui a suscité la nécessité d’harmoniser la réglementation française sur le chanvre, suite à la décision de la Cour de justice de l’Union européenne. Cela a initié l’attention portée sur le volet CBD.
Concentration sur le CBD et son utilisation dans les produits finis
Initialement, l’UIVEC s’est concentrée sur le CBD en tant que molécule et son utilisation dans différents produits finis. Lorsque l’on parle de produits finis, il s’agit de l’ingrédient CBD lui-même et de son utilisation dans des produits alimentaires, des produits cosmétiques, l’alimentation animale, etc. En revanche, l’intérêt pour la plante de cannabis elle-même est moindre, à l’exception de sa partie relative à la fabrication de l’ingrédient.
Développer une filière française et relever les défis réglementaires
Depuis le début, la position de l’UIVEC a toujours été d’encourager le développement d’une filière française des cannabinoïdes. C’est un message politique que l’UIVEC adresse aux autorités compétentes. En réalité, la France est le pays qui a le plus à perdre dans le développement du marché du CBD. Sans une prise en charge proactive des problèmes réglementaires, la filière française du chanvre risque d’être dépassée par la concurrence étrangère.
Bien que la France soit le plus grand cultivateur de chanvre en Europe, avec 20 000 hectares sur les 40 000, la filière française est actuellement concurrencée par des acteurs étrangers qui se sont positionnés sur le CBD, voire le THC, bénéficiant ainsi de marges plus élevées que celles offertes par les débouchés fibreux traditionnels. Cette concurrence plus compétitive menace les débouchés historiques du marché français, et c’est pourquoi il est crucial de relever ce défi réglementaire.
La recherche de molécules synthétiques et l’enjeu actuel du cannabis médical
Face à ces enjeux, l’UIVEC envisage la recherche de molécules synthétiques, bien que cette approche soit perçue comme une aberration et en contradiction avec les attentes des consommateurs d’aujourd’hui. La proportion des efforts de défense consacrée à chaque cannabinoïde dépendra de l’actualité et de l’urgence perçue par le législateur. Bien que le CBD reste un domaine où il reste encore beaucoup à accomplir, les priorités du législateur peuvent évoluer. En ce moment, le sujet majeur est le cannabis médical, et l’UIVEC est très impliquée dans ce domaine, avec de nombreux défis à relever.
La répartition des intérêts au sein de l’UIVEC est donc dynamique et évolue en fonction des besoins réglementaires, des opportunités de marché et des enjeux actuels tels que le développement de la filière française, l’exploration de nouvelles molécules synthétiques et la promotion du cannabis médical.
Avancées réalisées dans le domaine du CBD
Depuis l’affaire Kanavape et la réécriture de l’arrêté du chanvre en France, plusieurs avancées majeures ont été réalisées dans le domaine du CBD. Tout d’abord, il était essentiel de s’assurer que le CBD ne soit plus considéré comme un stupéfiant selon la législation française. Cela a été réalisé, ce qui a ouvert la voie à la fabrication de tous les cannabinoïdes issus de la plante, à l’exception de ceux qui sont toujours considérés comme stupéfiants.
Outre cette avancée significative, d’autres points importants ont été adressés. L’un des objectifs principaux était de garantir la sécurité des opérateurs souhaitant commercialiser des produits alimentaires contenant du CBD, malgré la réglementation de novel food. Des discussions approfondies ont eu lieu avec les autorités compétentes pour négocier un plan de contrôle permettant au marché de se développer tout en respectant certaines règles de sécurité.
Depuis le début de l’année 2023, il est également possible de déclarer des compléments alimentaires à base de CBD, ce qui constitue une avancée majeure. Les opérateurs en France peuvent désormais faire une déclaration officielle de complément alimentaire à base de CBD sur le site officiel téléICARE.
Garantie de sécurité et élargissement de la commercialisation
La déclaration des compléments alimentaires à base de CBD est indispensable pour leur commercialisation en France. Cela permet aux opérateurs de faire des allégations sur les autres ingrédients présents dans le produit, tels que la vitamine C, la mélatonine, etc. De plus, cela offre une certaine stabilité fiscale, avec une TVA de 5,5%. En outre, la vente officielle en pharmacie est désormais possible, car les compléments alimentaires font partie de la liste des produits autorisés en pharmacie.
Il est important de noter que ces avancées ne se limitent pas seulement aux aspects réglementaires, mais résultent également de discussions, d’échanges et de négociations avec les autorités compétentes. Ces démarches visent à établir des règles claires et favorables au contrôle des produits.
Sujets restant à aborder sur le CBD
Bien que d’importantes avancées aient été réalisées dans le domaine du CBD, il reste encore certains sujets à aborder. Parmi ceux-ci, on peut mentionner :
- La clarification des normes de qualité et de traçabilité des produits CBD afin de garantir la sécurité des consommateurs.
- La mise en place de protocoles de recherche et d’études cliniques approfondies pour mieux comprendre les effets du CBD sur la santé et les différentes applications médicales potentielles.
- L’élargissement des possibilités de commercialisation des produits CBD en dehors du cadre des compléments alimentaires, en explorant d’autres catégories telles que les cosmétiques et les produits de bien-être.
- La poursuite des discussions avec les autorités compétentes pour renforcer les règles de contrôle des produits CBD et s’assurer de la conformité réglementaire.
Il est essentiel de continuer à progresser dans ces domaines afin de soutenir le développement et l’essor de l’industrie du CBD en France, tout en préservant la sécurité des consommateurs et en encourageant l’innovation et la recherche dans ce domaine prometteur.
Classification des produits comme compléments alimentaires et réglementation Novel Food
La classification des produits comme compléments alimentaires ou non est un processus réglementé qui dépend de divers facteurs. En ce qui concerne la réglementation Novel Food, il convient de souligner qu’elle s’applique aux ingrédients plutôt qu’aux produits finis. Comprendre comment un produit est classé et quelle réglementation lui est appliquée peut être crucial pour les entrepreneurs opérant dans l’industrie du CBD.

La procédure de classification Novel Food
La procédure pour déposer et déclarer un nouvel ingrédient Novel Food est un processus complexe. Elle implique une demande d’autorisation auprès de la Commission européenne, qui est ensuite examinée par l’Agence européenne de sécurité des aliments. Sur la base des études scientifiques menées par cette agence, un avis est émis. Cet avis est ensuite validé par la Commission européenne. Finalement, ce sont les États membres qui décident d’autoriser ou non le Novel Food, en se basant sur cet avis.
La liste du catalogue Novel Food
La Commission européenne a établi un outil appelé le “catalogue Novel Food”, qui répertorie les ingrédients considérés comme des Novel Food ou non. Cependant, il est important de noter que cette liste n’a pas de valeur juridique contraignante. Elle sert uniquement de base de données indicative pour aider les États membres à prendre des décisions sur la classification des ingrédients. Ainsi, la classification en tant que Novel Food dépend de l’appréciation des États membres, qui sont responsables du contrôle et de l’application de la réglementation.
Exemples de produits Novel Food
Parmi les exemples emblématiques de produits ayant fait l’objet de discussions dans le cadre de la réglementation Novel Food, on peut citer les insectes et les graines de chia. Ces produits ont suscité une attention particulière et ont été soumis à des évaluations spécifiques pour déterminer s’ils devaient être classés en tant que Novel Food ou non.
Le cas du CBD
En ce qui concerne le CBD, la situation est complexe et a évolué au fil du temps. Jusqu’en 2018, le CBD issu du chanvre n’était généralement pas considéré comme un Novel Food. Cependant, en 2018, l’entrée correspondante dans le catalogue Novel Food a été modifiée, classant désormais le CBD comme un nouvel aliment. Cette modification a été introduite après le développement du marché du CBD en Europe. Cependant, cette nouvelle classification a créé des tensions et des incertitudes quant à la légalité des produits à base de CBD sur le marché européen.
Application et divergences dans la classification du CBD
Dans la pratique, la classification du CBD en tant que Novel Food et son autorisation sur le marché varient d’un État membre à l’autre. Par exemple, la France considère officiellement que le CBD est un Novel Food non autorisé, ce qui signifie qu’il ne devrait pas être présent sur le marché. Cependant, dans la pratique, les autorités françaises ont autorisé la notification de produits contenant du CBD en tant que compléments alimentaires, adoptant une approche proportionnée pour garantir la sécurité des consommateurs.
Les États membres adoptent des approches différentes en fonction de leur interprétation de la réglementation Novel Food et de leur évaluation des risques associés à la consommation de produits à base de CBD. Cette situation crée une complexité réglementaire pour les entrepreneurs, car la classification du CBD en tant que complément alimentaire ou Novel Food peut varier d’un pays à l’autre.
Seuils et posologie pour les produits à base de CBD
Effectivement, lorsqu’il s’agit de déterminer si un produit à base de CBD est considéré comme un complément alimentaire, il y a des facteurs tels que l’usage du produit, la posologie recommandée et les seuils à prendre en compte.
Respect de l’usage et des seuils
L’usage du produit est un élément important à considérer lors de la classification d’un produit à base de CBD en tant que complément alimentaire. Par exemple, si un produit est sous forme de gélule, il est prévu pour être utilisé par voie orale et non par voie rectale, et vice versa.
De plus, il existe des seuils spécifiques à respecter. Les autorités ont choisi de contrôler et de retirer du marché tous les produits qui dépassent une posologie de 50 milligrammes de CBD par jour. Ce seuil a été l’objet de discussions prolongées entre les autorités et les acteurs du secteur. Il est basé sur plusieurs éléments tels que les anciennes définitions et versions du catalogue Novel Food, des doses largement acceptées sur le plan scientifique, les avis de l’Académie nationale de médecine en France, ainsi que les règles appliquées au Royaume-Uni, au Canada, et dans d’autres pays.

Position des autorités françaises
En France, les autorités ont convenu d’un seuil de 50 milligrammes de CBD par jour et d’une concentration maximale de 20 % de CBD, en particulier pour les huiles. Cette position a été établie en accord entre différentes administrations et ministères afin de réguler le marché des produits à base de CBD.
Ces seuils et posologies sont importants pour garantir la sécurité des consommateurs et éviter tout risque potentiel. Ils sont également basés sur des évaluations scientifiques et des pratiques appliquées dans d’autres pays. Cependant, il est essentiel de souligner que les réglementations et les seuils peuvent varier d’un pays à l’autre, il est donc important de se conformer aux lois spécifiques du pays dans lequel le produit est commercialisé.
L’état de la cosmétique des cannabinoïdes et perspectives
La cosmétique à base de cannabinoïdes est un domaine en pleine expansion, avec de grandes marques et des produits disponibles dans les supermarchés. Cependant, il existe des défis réglementaires à surmonter pour les marques cosmétiques qui souhaitent utiliser le CBD dans leurs produits. Il est important de faire le point sur l’état actuel de la cosmétique des cannabinoïdes et d’envisager les perspectives d’avenir.
L’importance du marché cosmétique en France et ses défis
La France est un pays qui accorde une grande importance à l’industrie cosmétique et qui possède une solide base industrielle dans ce domaine. Cependant, le défi majeur pour le marché cosmétique des cannabinoïdes est sa globalisation. En effet, la présence du CBD dans les produits cosmétiques peut être entravée par l’interdiction de cette substance dans de nombreux pays asiatiques, notamment en Chine. Paradoxalement, la Chine produit elle-même des cosmétiques contenant du CBD, mais le CBD est considéré comme une substance stupéfiante, ce qui crée une situation complexe.
La situation réglementaire en France et dans l’Union européenne
En France, il est permis d’utiliser du CBD dans les produits cosmétiques, selon les communications officielles du gouvernement. Cependant, le marché cosmétique étant globalisé, les marques cosmétiques sont confrontées à des difficultés pour lancer des gammes de produits contenant du CBD. Certains pays de l’Union européenne, tels que le Portugal et l’Autriche, ont adopté une vision restrictive et refusent d’accepter les produits cosmétiques à base de CBD. Cette situation rend complexe la commercialisation de ces produits au sein de l’Union européenne.
Les initiatives au niveau de la Commission européenne
Actuellement, il y a deux initiatives majeures concernant l’utilisation des cannabinoïdes en cosmétique. La première initiative découle de la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) dans l’affaire Kanavape. Suite à cette décision, les États membres tentent de s’accorder sur les conséquences de cette décision et de parvenir à une position harmonisée. Un document non contraignant intitulé “draft on paper” a été publié, donnant des indications sur la possibilité d’utiliser du CBD dans les produits cosmétiques à travers l’Union européenne.
Le groupe de travail cosmétique de la Commission européenne a également lancé un appel à données toxicologiques le 2 juin 2023. Cette collecte de données durera plus d’un an et permettra de mettre en place des réglementations harmonisées qui s’appliqueront à tous les États membres de l’Union européenne. Ainsi, une fois cette étape franchie, il y aura des règles claires et uniformes régissant l’utilisation du CBD en cosmétique.
L’initiative en France et la réglementation CLP
Une autre initiative a été lancée en France par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) concernant l’étiquetage des produits contenant des ingrédients chimiques, y compris le CBD. Cette initiative vise à harmoniser les règles d’étiquetage, en particulier en ce qui concerne les effets reprotoxiques du CBD. L’Anses est en train de préparer un dossier sur cette question, et le processus devrait durer deux à trois ans afin d’établir des règles d’étiquetage harmonisées, y compris des avertissements spécifiques sur les emballages.
Les perspectives d’avenir pour le marché cosmétique des cannabinoïdes
Avec ces initiatives en cours, il est optimiste de penser qu’à partir de 2025 ou 2026, le marché européen du CBD en cosmétique sera harmonisé. Cela signifie que les marques pourront commercialiser des produits cosmétiques à base de CBD dans toute l’Union européenne, sous certaines conditions. Cette harmonisation facilitera le développement du marché et ouvrira de nouvelles opportunités pour les acteurs du secteur.
Il est important de souligner que, jusqu’à présent, il n’y a pas eu de problèmes de santé publique avérés liés à l’utilisation du CBD en cosmétique. Les études scientifiques disponibles, ainsi que les données réelles issues des années d’expérience sur le marché, montrent que le CBD est sûr à des doses inférieures à celles utilisées dans les médicaments. Les études toxicologiques en cours, notamment aux États-Unis, permettront de confirmer ces données et de dissiper tout doute sur la sécurité du CBD en cosmétique.
Le lien réglementaire entre l’Europe et les États-Unis dans le secteur du CBD
Il est vrai que l’état réglementaire européen et français est en partie influencé par ce qui se passe aux États-Unis. Il existe un lien réglementaire entre les deux, bien que cela soit rarement abordé. La FDA (Food and Drug Administration) joue un rôle important dans la réglementation des produits à base de CBD aux États-Unis.
Collaboration avec les autorités américaines et veille réglementaire
L’UIVEC effectue une veille réglementaire sur ce qui se passe à l’étranger, y compris aux États-Unis. Le syndicat travaille en étroite collaboration avec des acteurs américains, notamment l’administration américaine et le ministère de l’Agriculture. Ils échangeons régulièrement avec eux pour suivre les évolutions réglementaires et partager des informations sur la situation en France et en Europe.
L’image de la France et de l’Europe aux États-Unis
Les autorités américaines voient la France et l’Europe comme des références en matière de culture du chanvre. Jusqu’à la Farm Bill signée par Trump en 2018, la culture du chanvre était strictement interdite aux États-Unis. La légalisation du chanvre en France depuis longtemps a été considérée comme un exemple à suivre. Les États-Unis cherchent à importer les bonnes pratiques européennes en matière de culture du chanvre.

Différences entre les marchés américains et européens
Aux États-Unis, le marché du chanvre et du CBD est en constante évolution. Les États adoptent des réglementations spécifiques, et il n’existe pas de réglementation fédérale claire concernant la commercialisation du CBD dans les produits alimentaires ou cosmétiques. Chaque État peut avoir ses propres règles, par exemple, l’État de New York a établi une posologie quotidienne maximale de CBD de 700 milligrammes avec une concentration maximale de trois milligrammes par produit dans les huiles.
Complexité et diversité des réglementations américaines
La situation réglementaire aux États-Unis est complexe et varie d’un État à l’autre. Certains États sont plus progressistes en matière d’environnement et considèrent le chanvre comme une solution bénéfique dans divers domaines tels que la construction et la capture du carbone. Certains États ont mis en place des programmes de développement du chanvre industriel.
Cependant, il convient de noter que l’absence de législation fédérale claire crée des problèmes, notamment dans le secteur bancaire. Les transactions bancaires entre les États sont limitées, ce qui entraîne des paiements en espèces pour une partie importante des activités liées au cannabis aux États-Unis.
Perspectives d’évolution du marché et de la réglementation
Aux États-Unis, une loi très attendue appelée le Safe Banking Act est en cours de discussion. Cette loi vise à permettre aux activités liées au cannabis d’accéder aux services bancaires et de mettre en place des systèmes de paiement plus sûrs. Cette loi pourrait résoudre certains problèmes actuels liés aux transactions en espèces.
La question du cannabis aux États-Unis : Politique et sociale
La question du cannabis aux États-Unis diffère considérablement de celle en France, et elle est principalement abordée d’un point de vue politique. La situation aux États-Unis est marquée par des débats politiques intenses, et les positions prises sont souvent influencées par des considérations sociales et raciales. L’administration Biden, par exemple, défend une approche qui reconnaît que la prohibition du cannabis a été une guerre contre les minorités ethniques.
Une perspective différente en France
En France, la question du cannabis est abordée d’une manière différente. Bien que des discussions existent sur les impacts sociaux, elles ne sont pas aussi centrées sur les enjeux raciaux et sociaux que l’on peut trouver aux États-Unis. En France, le discours se concentre davantage sur les aspects de santé publique et de sécurité, avec des préoccupations autour de la consommation et de la dépendance.
L’exemple de New York
Un exemple intéressant est celui de New York, où une nouvelle loi sur l’obtention des licences de vente de cannabis récréatif a été adoptée. Dans cette loi, le fait d’avoir été condamné pour une infraction liée au cannabis est considéré comme un point positif pour l’obtention d’une licence. Cette approche met en évidence la perspective sociale et la reconnaissance des injustices passées associées aux politiques de prohibition du cannabis.
Une question très politique
Il est important de souligner que la question du cannabis aux États-Unis est fortement politisée. Les débats portent à la fois sur les enjeux sociaux, économiques et de justice sociale. Le contexte politique et la composition des deux chambres législatives influencent les décisions prises autour de la légalisation du cannabis. Les acteurs impliqués dans l’industrie du cannabis aux États-Unis sont donc confrontés à des défis et des opportunités qui sont intrinsèquement liés aux décisions politiques.
Le cannabis médical et l’engagement de l’UIVEC
Le volet médical thérapeutique du cannabis est un sujet extrêmement important pour l’UIVEC. En tant qu’organisation représentant différents acteurs de l’industrie, tels que les fabricants d’ingrédients, les laboratoires d’analyse et les laboratoires pharmaceutiques, l’UIVEC est impliquée dans la définition du statut des médicaments à base de cannabis.
Nouveau statut pour les médicaments du cannabis
L’UIVEC travaille en étroite collaboration avec l’administration pour contribuer à la définition d’un statut spécifique et ad hoc pour les médicaments à base de cannabis. Ce statut diffère des médicaments traditionnels soumis à une autorisation de mise sur le marché (AMM). De nombreux adhérents de l’UIVEC participent à l’expérimentation en cours sur le cannabis médical, et l’organisation collabore également avec d’autres grands laboratoires spécialisés dans le traitement de la douleur, l’oncologie, et d’autres domaines connexes.

Fixation du prix et prise en charge
Deux questions essentielles se posent dans le cadre du statut du cannabis médical : la fixation du prix du médicament et sa prise en charge par le système de santé. Pour que les médicaments à base de cannabis soient prescrits par les médecins, il est important qu’ils soient remboursés. Cela est particulièrement crucial dans les cas où le cannabis médical est prescrit pour des affections de longue durée et des pathologies graves, lorsque les traitements conventionnels ne sont plus efficaces.
Parmi les indications actuellement concernées par l’expérimentation, on trouve les douleurs neuropathiques réfractaires, la sclérose en plaques, l’épilepsie réfractaire et les traitements oncologiques lourds. L’objectif est d’améliorer les conditions de vie de ces patients.
Travail avec l’administration pour la généralisation du cannabis médical
L’UIVEC est actuellement engagée dans des échanges constants avec l’administration pour permettre la généralisation du cannabis médical à partir de 2024. L’objectif est de rendre accessible le cannabis médical à toute personne répondant aux critères d’indication dès l’année prochaine.
Cela passe par un vote au Parlement dans le cadre du projet de loi de finances de la sécurité sociale, qui sera soumis au vote à l’automne pour l’année prochaine. L’UIVEC est pleinement impliquée dans ces discussions et s’efforce de permettre l’accès du public à une gamme variée de produits à base de CBD et de THC, et pas seulement dans le cadre de l’expérimentation.
Variété de formes et d’innovations pour les produits à base de CBD et de THC
L’UIVEC lutte pour que les médicaments à base de cannabis soient remboursés et accessibles dès l’année prochaine. L’objectif est d’éviter d’être limité à une offre de produits principalement axée sur les fleurs de cannabis et les huiles, comme cela peut être le cas sur le marché allemand. Bien que ces formes soient efficaces pour certaines indications, il existe d’autres formes galéniques et innovations qui pourraient bénéficier aux patients.
En Allemagne, le cadre réglementaire actuel limite l’offre aux fleurs et aux huiles, ce qui restreint les options pour les patients qui souhaitent utiliser des formes plus traditionnelles ou innovantes. L’UIVEC s’engage à lutter pour une plus grande diversité de formes de médicaments à base de CBD et de THC, afin de répondre aux besoins des patients et de favoriser l’innovation dans ce domaine.
L’expérimentation du cannabis médical et son financement
L’expérimentation du cannabis médical en France est en cours et devrait se terminer en mars 2024. La question du financement de cette expérimentation et du remboursement des traitements à base de cannabis est un sujet d’importance pour les patients et les professionnels de santé.
Impact du PLFSS sur l’expérimentation
Si le cannabis médical n’est pas inclus dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), cela signifierait que son remboursement ne serait pas pris en charge par la sécurité sociale. Cependant, cela ne remet pas nécessairement en question la validité de l’expérimentation elle-même. Les médecins pourraient toujours prescrire des médicaments à base de cannabis, mais les patients devraient assumer le coût de ces traitements par eux-mêmes.
Continuité de l’expérimentation et généralisation
Il est crucial de ne pas interrompre l’expérimentation du cannabis médical afin de garantir aux patients un accès continu à cette thérapie. En plus de cela, il est également important de travailler à la généralisation de l’utilisation du cannabis médical en France. Les résultats de l’expérimentation ont été jugés satisfaisants, et l’efficacité thérapeutique du cannabis est bien établie. De plus, la majorité des pays européens ont déjà mis en place des programmes de cannabis médical, ce qui témoigne de son utilité et de sa pertinence.
Mesures dans le PLFSS et autres possibilités
Pour assurer la continuité de l’expérimentation et éventuellement sa généralisation, il est essentiel d’inclure des mesures spécifiques dans le PLFSS. Idéalement, ces mesures devraient être mises en place dès le vote de l’automne. Cependant, si cela n’est pas possible, il pourrait également être envisagé de proposer un projet de loi rectificatif ultérieur pour régler cette question.
Répondre aux besoins des patients et garantir la qualité
Il est essentiel de répondre aux besoins réels des patients qui souhaitent accéder au cannabis médical. Actuellement, certains patients se tournent vers le marché récréatif pour obtenir du cannabis, mais cela ne leur permet pas d’obtenir des produits de qualité, standardisés et adaptés à leurs besoins médicaux spécifiques. Le but est donc de fournir un accès sécurisé au cannabis médical, avec un suivi médical approprié et des produits de qualité, tracés et, idéalement, produits en France.

Souveraineté et production de médicaments en France
La question de la souveraineté en matière de production de médicaments est également importante. La mise en place d’une réglementation qui permettrait de fabriquer des produits à base de cannabis en France contribuerait à renforcer la souveraineté nationale dans ce domaine. Cela permettrait de produire des médicaments de manière contrôlée, tout en répondant aux besoins des patients français.
Accès aux médicaments à base de cannabis après l’expérimentation
Si le projet de loi de financement de la sécurité sociale inclut les médicaments à base de cannabis cet automne et que l’expérimentation se termine à l’été 2024, cela signifie que les médecins pourront prescrire des médicaments à base de cannabis à partir de cette période. Actuellement, on estime qu’il y a environ 300 à 400 000 personnes en France qui pourraient bénéficier du cannabis médical pour traiter différentes pathologies.
Période de transition et généralisation
Cependant, il y aura une période de transition entre la fin de l’expérimentation et la généralisation de l’accès au cannabis médical. Après l’inclusion du cannabis médical dans le PLFSS, des textes réglementaires, des décrets et des arrêtés complémentaires devront être pris pour réguler et encadrer la généralisation. Cela peut prendre un certain temps, mais il est prévu que les patients de l’expérimentation continueront à avoir accès aux médicaments pendant cette période.
Production française pour répondre à la demande
En ce qui concerne la production française de cannabis médical, il est important de noter que le processus de mise en place d’une filière de production nécessitera également du temps. Après la généralisation de l’accès au cannabis médical, il faudra mettre en place les infrastructures nécessaires pour répondre à la demande. Il est difficile de prévoir exactement combien de temps cela prendra, mais il est prévu que la production française sera développée progressivement pour répondre aux besoins des patients.
Progression du nombre de patients
Il est important de noter que le nombre de patients ayant accès au cannabis médical augmentera progressivement. La situation en Allemagne, par exemple, montre qu’après cinq ou six ans de mise en place du cannabis médical, il y a environ 180 000 patients. En France, avec des indications plus restrictives, il est prévu que le nombre de patients augmentera au fil du temps. Il est donc probable que l’accès au cannabis médical se fasse de manière progressive.
Capacité de la filière française à répondre à la demande
La capacité de la filière française à répondre à la demande de cannabis médical dépendra de l’organisation et de la planification de l’administration en charge de mettre en place cette filière. Si les textes réglementaires sont établis avec suffisamment de visibilité et qu’il y a un an pour s’organiser, il est possible que la filière française puisse répondre à la demande. Cependant, si tout est fait à la dernière minute, il sera nécessaire d’importer les produits dans un premier temps. Les pays fournisseurs potentiels peuvent être le Portugal, le Canada, les États-Unis, ou même certains pays d’Amérique du Sud qui produisent du cannabis médical.
Fixation du prix et sélection des fournisseurs
La fixation du prix et la sélection des fournisseurs de cannabis médical sont des critères en cours de discussion en France. Les organismes compétents participent à cette discussion afin de déterminer le prix approprié et de s’assurer de la qualité des produits importés. La fixation du prix en France n’est généralement pas laissée à la libre appréciation des industriels. Il sera également nécessaire de respecter une procédure d’autorisation auprès de l’ANSM et de répondre à des critères de qualité.
Formation des médecins et résultats chez les patients
La formation des médecins sera un élément important pour la prescription du cannabis médical. Les résultats observés chez les patients pourront également influencer les choix de traitement et de fournisseurs. Chaque patient recevra un traitement individualisé, avec des produits standardisés et des dosages adaptés à ses besoins spécifiques. Certains patients pourront réagir différemment à différents produits, ce qui pourrait influencer la sélection des fournisseurs. Cette évolution se fera dans le cadre de la généralisation de l’accès au cannabis médical.
Adhésion à l’UIVEC et avantages pour les adhérents
L’UIVEC est un syndicat professionnel qui représente les intérêts économiques des acteurs de la filière du cannabis en France. Les entreprises et professionnels intéressés par l’adhésion à l’UIVEC peuvent les contacter pour obtenir plus d’informations.
Les adhérents de l’UIVEC bénéficient de plusieurs avantages. Tout d’abord, ils sont représentés auprès des pouvoirs publics et peuvent participer aux groupes de travail où sont formulées les propositions sur les sujets tels que les compléments alimentaires et le cannabis médical. L’UIVEC met en œuvre ces propositions et partage l’information confidentielle avec ses adhérents. Ils ont accès aux comptes rendus des réunions d’affaires publiques et bénéficient d’une lettre quotidienne d’information sur les actualités du secteur.
L’UIVEC organise également des événements B2B tels que des conférences, des analyses interactives et des sessions de speed-meeting. Ces événements permettent aux adhérents de rester informés, de poser des questions en direct et de rencontrer des partenaires potentiels.
En tant qu’organisme de formation accrédité, l’UIVEC propose des formations sur des sujets tels que le système endocannabinoïde et les effets de l’entourage. Ces formations peuvent être remboursées par les organismes de formation professionnelle, ce qui offre aux adhérents la possibilité de former leurs équipes commerciales de manière spécialisée.
L’adhésion à l’UIVEC offre également l’accès à un réseau d’acteurs de l’industrie, y compris des retailers et des clients potentiels. L’UIVEC organise des salons B2B et facilite les rencontres entre ses adhérents et d’autres acteurs du secteur.
Enfin, l’UIVEC mène plusieurs projets importants, tels que l’initiative de normalisation pour établir des normes dans le domaine du chanvre, en particulier pour les analyses de cannabinoïdes. Ils financent également des projets de recherche et d’études pour contribuer à l’avancement des connaissances dans le domaine.
L’UIVEC vise à accompagner les acteurs économiques de la filière du cannabis en France, à développer la filière nationale et à fournir les informations nécessaires à ses adhérents pour prendre des décisions éclairées dans un environnement réglementaire complexe.
Perspectives pour l’UIVEC dans les 5 prochaines années
Dans les 5 prochaines années, l’UIVEC se concentre sur la généralisation de l’accès au cannabis médical en France. Ils travaillent en étroite collaboration avec les pouvoirs publics pour mettre en place les mesures nécessaires et obtenir l’inclusion du cannabis médical dans le droit commun. L’objectif est de garantir l’accès au cannabis médical pour les patients qui en ont besoin.
De plus, l’UIVEC continuera à œuvrer pour le développement de la filière du cannabis en France, en soutenant les acteurs économiques et en promouvant la production nationale de qualité. Ils continueront à mener des projets de recherche, à participer à des initiatives de normalisation et à fournir des informations et des formations à leurs adhérents.
La vision de l’UIVEC est d’accompagner l’industrie du cannabis en France, de favoriser la connaissance et l’éducation dans ce domaine, et de jouer un rôle actif dans la construction d’une filière française solide et compétitive.
L’UIVEC : Une adhésion ouverte à tous types d’entreprises
L’UIVEC accueille différents types d’entreprises, qu’elles soient des marques, des fabricants, des agriculteurs ou des entrepreneurs indépendants.
Des grilles d’adhésion adaptées
Les grilles d’adhésion de l’UIVEC sont conçues en fonction de la typologie des adhérents, afin de répondre à leurs besoins spécifiques. Les entreprises classiques bénéficient de grilles adaptées en tenant compte de leurs moyens et marges, tandis que les agriculteurs ont des grilles spécifiques qui prennent en compte leurs réalités économiques.
Accès à l’information et aux services
Les adhérents de l’UIVEC ont accès à des informations confidentielles en avant-première, leur permettant d’anticiper leur stratégie et leurs lancements de produits. L’UIVEC organise également des sessions d’information, des événements B2B et propose des formations professionnelles.
Représentation et networking
En tant qu’adhérent de l’UIVEC, les entreprises peuvent participer aux groupes de travail, contribuer aux propositions et être représentées auprès des pouvoirs publics. L’UIVEC offre également un réseau d’échange entre les adhérents, favorisant le networking et les opportunités de partenariats.
Projets emblématiques et recherche
L’UIVEC mène des projets en lien avec la normalisation du chanvre, soutient des études et des recherches dans le domaine du cannabis, et s’engage à faire progresser la connaissance et l’éducation autour de ce secteur. Les adhérents bénéficient ainsi de l’accès à ces projets et à leurs résultats.

Une vision positive pour l’avenir du marché du CBD en France
Ludovic Rachou exprime une vision positive pour l’avenir du marché du CBD en France, soulignant les atouts dont le pays dispose. Il met en avant l’expertise de la plante, le savoir-faire agricole, le climat favorable, ainsi que toute la filière de l’extraction végétale et de l’herboristerie. De plus, la France bénéficie d’une excellente image à l’international, ce qui offre des opportunités pour la vente des produits à base de CBD d’origine française, que ce soit dans l’alimentaire, la cosmétique ou même le domaine médical.
La nécessité d’une volonté commune d’avancer
Cependant, la réalisation de ce potentiel positif nécessite une volonté commune d’avancer. Ludovic Rachou souligne l’importance d’une collaboration entre les acteurs de l’industrie du CBD et les pouvoirs publics. Il remarque une écoute grandissante de la part des administrations, des ministères et des parlementaires, ce qui suscite de l’espoir quant à l’évolution favorable du secteur. Il encourage ainsi toutes les initiatives qui vont dans le sens du développement de la filière du CBD en France.
L’UIVEC entretient un dialogue permanent avec les politiques et les organes de l’État. Au cours des deux dernières années, près de 150 rendez-vous ont été organisés avec des députés et des représentants ministériels, ce qui témoigne de l’intérêt porté à la question du CBD et du cannabis. Cette dynamique d’échanges soutenue est un signe positif, montrant que le sujet suscite de l’intérêt.
Ne pas mélanger les sujets et être précis
Il est important de ne pas mélanger les sujets liés au cannabis, qu’il s’agisse de cannabis thérapeutique, de CBD ou de cannabis récréatif. Chacun de ces sujets présente des problématiques différentes et il est crucial de les aborder de manière précise et distincte. Le mélange de ces sujets peut donner des opportunités aux opposants pour critiquer et semer la confusion. En se concentrant sur des problématiques spécifiques, comme l’accès aux soins ou la régulation du marché, on peut mieux maîtriser les enjeux et favoriser une compréhension claire des sujets.
La perception des politiques
La compréhension des politiques dépend souvent de leur positionnement politique et de leur stratégie. Certains sujets peuvent être plus faciles à aborder politiquement que d’autres. Par exemple, la question du cannabis récréatif peut générer plus de buzz médiatique, mais cela ne signifie pas nécessairement qu’elle est plus pertinente ou urgente que la question du cannabis thérapeutique. Il est essentiel de relever le défi de la précision dans les débats et d’éviter les généralités qui pourraient donner des arguments aux opposants.
Remercions Ludovic Rachou d’avoir partagé des informations clés sur l’UIVEC, la réglementation en vigueur, les défis auxquels font face les entrepreneurs dans le domaine du CBD, ainsi que les perspectives d’avenir pour cette industrie en France. Son expertise et sa passion pour ces sujets ont été inspirantes et nous invitent à continuer à explorer les opportunités et les défis de ce secteur en pleine croissance.
Continuez à explorer, à poser des questions et à rester informés sur ces sujets fascinants. Rendez-vous dans le prochain épisode de Parlons Canna avec un nouvel invité.