Lucas Strazzeri – Afghanistan, Forteresse du cannabis

ParlonsCanna
Aujourd’hui, nous avons le privilège d’accueillir Lucas Strazzeri, un grand voyageur et un passionné émerveillé par les possibilités offertes par le cannabis. En 2018, Lucas prit la décision audacieuse de s’aventurer en Afghanistan, ce pays mystérieux où les secrets de la plante magique ont été préservés pendant des générations. Son voyage fut un périple extraordinaire, qui allait le plonger au cœur des traditions millénaires du cannabis afghan.
Dans cet épisode, nous explorerons les profondeurs de ses aventures, des variétés ancestrales aux techniques de culture, sans oublier les rencontres inoubliables et les défis auxquels Lucas a dû faire face lors de son passage à la frontière, confronté aux services secrets ouzbeks. Nous découvrirons les multiples facettes de l’Afghanistan, ses paysages saisissants, sa culture riche et les liens étroits entre le cannabis et son histoire mouvementée.
Au-delà des récits captivants, nous aborderons les sujets brûlants de l’industrie du cannabis, de l’hybridation effrénée et des menaces qui pèsent sur les variétés anciennes. Lucas nous mettra en garde contre les conséquences d’une pollinisation incontrôlée qui pourrait affaiblir cette plante précieuse à l’échelle mondiale. Nous plongerons également dans l’art ancestral de la consommation, en explorant les rituels du chillum et du charas, symboles intemporels de l’Afghanistan.
Enfin, nous découvrirons le livre extraordinaire qui est né de ce voyage, un chef-d’œuvre illustré de photographies saisissantes. Préparez-vous à un voyage enchanteur rempli de découvertes, d’histoires fascinantes et de passion pour le cannabis. Avant de poursuivre, prenons le temps de faire plus ample connaissance avec notre invité.
Lucas Strazzeri : L’âme d’un voyageur, le cœur d’un passionné
Lucas Strazzeri, âgé de 37 ans, est un véritable globe-trotter. Son histoire de voyage a débuté à l’âge de 20 ans lorsqu’il s’est envolé pour l’Inde, entamant ainsi un périple extraordinaire à travers différentes contrées. Ce voyage initial a éveillé en lui un désir ardent d’exploration et l’a conduit à découvrir des variétés anciennes de cannabis en Inde et au Pakistan, bien différentes de celles disponibles en France à cette époque.
Ces rencontres avec des variétés anciennes et les récits des hippies des années 70 ont profondément marqué Lucas. Ils ont suscité en lui un intérêt particulier pour l’Afghanistan, considéré comme le berceau des meilleures plantes et du meilleur haschisch. Toutefois, la possibilité de se rendre en Afghanistan était rare et difficile, et l’idée d’un voyage dans ce pays mystérieux a mûri dans l’esprit de Lucas pendant de nombreuses années.
En 2018, Lucas voit enfin une opportunité unique se présenter. L’Ouzbékistan, pays voisin de l’Afghanistan, facilite l’obtention des visas, ouvrant ainsi la porte à son aventure tant attendue. Avec une combinaison de temps, d’argent et de détermination, Lucas se prépare à réaliser son rêve de découvrir l’Afghanistan, son cannabis et sa culture fascinante.
À la découverte des variétés anciennes : Un voyage dans le temps
L’appel de l’Afghanistan
Lucas Strazzeri, un passionné de voyages et de cannabis, ressentait depuis longtemps l’appel de l’Afghanistan. Ayant exploré divers pays producteurs de cannabis, il était intrigué par les récits des anciens et des hippies des années 70 qui décrivaient l’Afghanistan comme le berceau des meilleures variétés de cannabis et du haschich. Fasciné par cette idée, Lucas nourrissait le désir de découvrir cette région d’Asie centrale depuis plus de quinze ans. En 2018, une opportunité se présenta enfin lorsqu’il apprit que l’Ouzbékistan avait assoupli ses exigences en matière de visas. C’était le moment idéal pour réaliser son rêve de traverser l’Ouzbékistan jusqu’au nord de l’Afghanistan, en particulier la région frontalière de Mazar I Sharif.

À la Découverte des Variétés Anciennes : Un voyage dans le temps
Lucas était passionné par les variétés anciennes de cannabis. Il savait qu’elles différaient des hybrides plus récents et des variétés skunk présentes sur le marché occidental. Les variétés ancestrales étaient le fruit de siècles de domestication, adaptées aux besoins spécifiques des cultures locales en Amérique du Sud et en Asie. En Asie, les plus anciennes variétés de cannabis poussaient depuis des milliers d’années, développant des caractéristiques uniques grâce à une sélection attentive. Lucas était intrigué par ces variétés, qui portaient souvent le nom de leur lieu d’origine, témoignant de l’attachement de ces communautés à leur culture du cannabis.
Les hybrides et l’industrie du cannabis moderne
Les années 80 marquèrent un tournant dans l’histoire du cannabis avec l’émergence des Breeders Underground, des sélectionneurs de cannabis qui se consacraient à la production de variétés riches en THC. Les Breeders Underground travaillaient avec des variétés anciennes provenant du monde entier, les stabilisaient et les croisaient, donnant naissance aux variétés hybrides qui dominaient aujourd’hui l’industrie du cannabis. Ces hybrides étaient particulièrement appréciés pour leur adaptation à la culture en intérieur, leur rendement élevé et leur potentiel psychoactif, puisqu’ils étaient spécifiquement sélectionnés pour leur teneur en THC.
Cependant, malgré l’apparente diversité des variétés hybrides sur le marché actuel, Lucas savait que la génétique était en réalité appauvrie. En examinant les analyses, il était frappé par la faible différence génétique entre ces variétés hybrides. Il était crucial de comprendre que la plupart d’entre elles provenaient de quelques variétés ancestrales, dont les Breeders Underground avaient sélectionné certaines caractéristiques pour créer les hybrides actuels. Ainsi, malgré l’impression de diversité, le patrimoine génétique du cannabis était plus restreint qu’il n’y paraissait.
Lucas, avec sa passion pour les variétés anciennes et sa quête de connaissances, souhaitait partager ces découvertes avec le public. Il savait que derrière les noms évocateurs et les nouveaux croisements qui envahissaient le marché, il y avait une histoire fascinante à raconter sur l’origine du cannabis et son évolution. Son voyage en Afghanistan était une occasion de découvrir ces variétés ancestrales, de percer les mystères de la culture du cannabis dans cette région, et de transmettre ces connaissances à travers son livre et ses rencontres avec les passionnés du cannabis.
Ainsi, Lucas se préparait à entreprendre un périple extraordinaire, à traverser des frontières et des cultures, à la recherche des trésors du cannabis en terre afghane. Son aventure allait lui révéler les secrets des variétés anciennes, les techniques de production traditionnelles, et lui permettrait de capturer la beauté et la diversité du cannabis dans ses photographies. Il était prêt à partager son point de vue unique sur l’industrie du cannabis, les enjeux de la pollinisation des hybrides et des variétés anciennes, ainsi que les expériences inoubliables qui l’attendaient en Afghanistan.
Une exploration enrichissante
Lucas Strazzeri était sur le point de vivre une expérience qui transcenderait les simples frontières géographiques. Son voyage en Afghanistan lui permettrait de remonter le temps, de découvrir les origines du cannabis et de s’immerger dans une culture millénaire qui avait contribué à façonner le monde du cannabis tel que nous le connaissons aujourd’hui. Il était prêt à relever les défis et les aventures qui l’attendaient, prêt à plonger dans les histoires anciennes, les techniques de fumée ancestrales comme le chillum et le charas, et à comprendre les implications de la préservation des variétés anciennes dans un monde en constante évolution.
L’impact des variétés anciennes d’Afghanistan
Au cœur de l’Afghanistan, Lucas Strazzeri s’est lancé dans un périple unique en son genre, explorant les mystères des variétés ancestrales de cannabis. Son voyage l’a conduit vers des contrées reculées où les traditions séculaires se mêlent à une nature sauvage et préservée. Au milieu de paysages à couper le souffle, il a découvert un trésor botanique inestimable : les variétés anciennes d’Afghanistan.
Dans l’industrie du cannabis, l’Afghanistan occupe une place particulière. Dans les années 70, des sélectionneurs passionnés, connus sous le nom de Breeders Underground, ont introduit des variétés afghanes dans leurs travaux. Ces plantes, courtes et buissonnantes, se sont avérées être des trésors génétiques. Elles fleurissaient naturellement en extérieur, parfaitement adaptées aux climats européens et nord-américains. Leur richesse en THC et en CBD en a fait des variétés très prisées, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives dans l’industrie du cannabis.
Mais pourquoi l’Afghanistan ? C’est ici que la magie opère. Les variétés afghanes ont prospéré dans cet environnement montagneux unique, préservées des influences extérieures. Contrairement à d’autres régions où les variétés hybrides ont envahi les cultures, l’Afghanistan a su préserver son patrimoine botanique ancestral. Ainsi, les variétés anciennes d’Afghanistan ont su résister au temps, gardant leur pureté et leur authenticité.

La quête de l’inaccessible
L’Afghanistan a longtemps été un territoire difficile d’accès pour les amateurs de cannabis et les curieux en quête de variétés anciennes. Les conflits politiques et la situation géopolitique complexe ont rendu les voyages vers ces régions périlleux et incertains. Cependant, pour Lucas Strazzeri, l’opportunité de découvrir les variétés afghanes dans leur habitat naturel était une aventure qu’il ne pouvait pas laisser passer.
Les variétés afghanes présentaient un attrait particulier pour Lucas. Contrairement à de nombreuses autres régions, elles n’avaient pas été contaminées par les croisements modernes et restaient fidèles à leur génétique d’origine. En se rendant en Afghanistan, Lucas espérait capturer l’essence même de ces variétés ancestrales, les toucher du bout des doigts et comprendre leur importance dans l’histoire du cannabis.
Son périple à travers les montagnes afghanes lui a permis de rencontrer des cultivateurs locaux, gardiens de ces variétés précieuses. Ils lui ont dévoilé les secrets de la culture traditionnelle, les techniques de récolte ancestrales et les méthodes de transformation du cannabis en haschich. Lucas a pu contempler des champs de cannabis, baignés par le soleil et l’amour des cultivateurs, et sentir l’odeur enivrante des variétés afghanes dans leur habitat naturel.
Un patrimoine génétique préservé en Afghanistan
En Europe, la culture du cannabis à usage THC est généralement illégale, ce qui a conduit à sa production clandestine en intérieur (indoor) et en underground. Ce mode de culture a favorisé la sélection d’hybrides et a restreint considérablement le patrimoine génétique disponible. Cependant, en Afghanistan, une réserve de patrimoine génétique encore inexplorée demeure.
Lucas Strazzeri a pu constater de ses propres yeux cette richesse génétique lors de son voyage en Afghanistan. Contrairement à de nombreux champs de cannabis uniformes qu’il a observés en Inde, au Pakistan et dans d’autres régions du monde, il a découvert une incroyable diversité dans les champs afghans. Chaque champ présentait des couleurs et des formes différentes, avec des plantes à différents stades de maturité.
Les analyses scientifiques ont révélé des variations significatives dans les taux de THC et de CBD au sein des variétés afghanes. Certaines plantes produisaient davantage de THC que de CBD, tandis que d’autres présentaient l’inverse. Cette diversité génétique est le résultat de pratiques de sélection différentes en Afghanistan. Contrairement à de nombreuses régions, les cultivateurs afghans n’ont pas effectué de croisements sélectifs. Au fil des générations, ils ont laissé les plantes se polliniser de manière aléatoire, préservant ainsi une diversité génétique extraordinaire.
Cette diversité génétique offre de nouvelles opportunités pour la création de variétés uniques. Alors que de nombreux voyageurs ont tenté de ramener des graines d’Amsterdam en Inde pour les donner aux agriculteurs locaux, cette pratique est fortement déconseillée. De nos jours, de plus en plus d’agriculteurs ont accès aux banques de graines en ligne, ce qui a conduit à une diffusion croissante des variétés hybrides dans le monde entier. Malheureusement, cela a également entraîné la diminution des variétés traditionnelles.
L’Afghanistan demeure l’un des rares endroits où les variétés ancestrales de cannabis sont encore préservées, sans contamination majeure par les hybrides. La pollinisation ouverte et aléatoire pratiquée depuis des générations a permis de maintenir cette diversité génétique unique. Toutefois, avec la propagation des variétés hybrides, cette richesse génétique est en danger, tant en Afghanistan que dans d’autres régions du monde.
Les conséquences de l’expansion des variétés hybrides
L’essor des variétés hybrides a eu un impact significatif sur la diversité génétique du cannabis dans le monde. Des régions autrefois réputées pour leurs variétés traditionnelles, telles que l’Inde, le Népal et le Maroc, sont désormais progressivement dominées par les variétés hybrides. Les cultivateurs, cherchant à maximiser leurs profits ou à répondre à la demande du marché, se tournent vers ces nouvelles variétés.
Cependant, il est important de noter que le cannabis a la capacité de se polliniser sur de longues distances, jusqu’à 1 000 km, grâce au vent et aux conditions environnementales favorables. Ainsi, les variétés hybrides ont progressivement supplanté les variétés traditionnelles, menaçant ainsi la diversité génétique précieuse qui a été préservée pendant des générations.
Préservation de la diversité génétique en Afghanistan
Les variétés ancestrales en Afghanistan offrent une diversité génétique exceptionnelle qui n’a pas été contaminée par les hybrides. Les champs de cannabis dans le pays sont un véritable spectacle de couleurs et de formes, témoignant de cette richesse génétique.
Contrairement aux pratiques de sélection rigoureuses utilisées dans l’industrie des variétés hybrides, les Afghans ont laissé les plantes de cannabis se polliniser de manière aléatoire au fil des générations. Cela a abouti à une diversité génétique remarquable, avec des variations de taux de THC et de CBD au sein des plantes.
L’augmentation de la popularité des variétés hybrides représente un risque pour les variétés ancestrales en Afghanistan. Les croisements entre les variétés hybrides et traditionnelles peuvent conduire à un appauvrissement génétique global, mettant en péril la diversité génétique présente dans le pays.

Sensibilisation et préservation des variétés ancestrales
Il est crucial de sensibiliser les voyageurs et les producteurs à l’importance de préserver les variétés ancestrales en Afghanistan. Les banques de graines sur Internet facilitent l’accès aux variétés hybrides, mais il est essentiel de comprendre les conséquences sur la diversité génétique. La sauvegarde des variétés ancestrales est essentielle pour l’avenir de la culture du cannabis dans le pays.
Promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de la diversité génétique en Afghanistan est essentiel. Cela inclut la préservation des variétés traditionnelles, l’échange de connaissances entre les producteurs locaux et les voyageurs, et la promotion d’une culture du cannabis durable et diversifiée dans le pays.
La production de cannabis en Afghanistan : une approche traditionnelle
Dans la région où il se trouvait en Afghanistan, la production de cannabis et d’autres cultures agricoles était largement basée sur des méthodes traditionnelles. Les champs étaient cultivés de manière manuelle, sans utilisation de tracteurs ni de machines mécanisées. Cela m’a surpris de constater cette approche traditionnelle de l’agriculture, où les agriculteurs utilisaient des outils à main et des techniques ancestrales.
Une coexistence avec le coton
Les champs de cannabis étaient souvent entremêlés avec les champs de coton. Les agriculteurs plaçaient des plants de cannabis soit au milieu des champs de coton, soit le long des clôtures entourant ces champs. Peut-être que cette pratique leur permettait de justifier la présence du cannabis en tant que clôture ou de minimiser les soupçons des autorités. Cependant, il y avait une pression considérable de la part des autorités pour réduire la culture de cannabis dans la région. Cette situation a conduit de nombreux agriculteurs à se plaindre des restrictions imposées.
Des champs de cannabis à échelle réduite
Contrairement à l’image populaire de vastes champs de cannabis remplissant les vallées et les montagnes, la réalité dans la région où j’étais était différente. Les champs de cannabis étaient principalement destinés à la consommation personnelle des petits agriculteurs. Ces derniers avaient leurs propres champs agricoles comprenant une petite parcelle de cannabis.
L’histoire ancienne du cannabis et son usage rituel
Le cannabis a une longue histoire qui remonte à des millions d’années en Asie. On estime qu’il est apparu pour la première fois près du Tibet il y a environ 28 millions d’années. Sa domestication a ensuite eu lieu en Asie en raison de ses nombreuses propriétés utiles. Le cannabis psychoactif a été spécifiquement sélectionné en Asie et s’est rapidement propagé vers l’Asie centrale, avec l’Afghanistan étant l’un des points de passage clés.
L’usage rituel du cannabis
L’un des plus anciens usages documentés du cannabis psychoactif remonte à Hérodote, un historien grec ancien. Il a décrit comment certaines tribus d’Asie centrale, appelées les Scythes, utilisaient le cannabis lors de leurs rituels funéraires. Ils se réunissaient dans des tentes avec des brasiers où du cannabis était brûlé. Ces rituels étaient accompagnés de cris et de hurlements, ce qui suggère que les participants étaient fortement intoxiqués par le cannabis. Les Scythes étaient une tribu nomade qui se déplaçait de la Sibérie au Danube et étaient considérés comme les précurseurs de l’usage du cannabis, bien avant l’avènement de l’islam.
Le cannabis en Afghanistan et sa place dans la culture
Lorsque Lucas est allé en Afghanistan, il a constaté que le cannabis n’était pas très bien vu par la population en général. Il était déjà illégal depuis la ratification du traité sur l’opium, bien que l’application de la loi soit restée faible en raison de l’instabilité politique du pays. Même avec l’arrivée des talibans, il est probable que le contrôle sur l’interdiction du cannabis reste limité. Les forces de police étaient davantage préoccupées par d’autres priorités que la destruction des champs de cannabis. Cependant, il y avait des campagnes sporadiques d’éradication pour répondre aux attentes de la presse et de l’OTAN.
La perception négative du cannabis en Afghanistan
La culture du cannabis en Afghanistan est largement mal vue par une grande partie de la population. Cette stigmatisation est due à plusieurs facteurs. Tout d’abord, le cannabis est associé à la notion de drogue, ce qui est perçu négativement dans la société afghane. De plus, l’usage du cannabis est souvent considéré comme une pratique des Anciens, quelque chose de dépassé et peu conforme aux normes modernes.

Le cannabis et les préjugés sociaux
Environ 30 % de la population afghane considère la consommation de cannabis comme normale et banale, sans porter de jugement négatif. Cependant, la grande majorité de la population a une perception négative du cannabis. Les fumeurs de cannabis sont souvent stigmatisés et étiquetés comme des drogués. Ils sont perçus comme des individus socialement inférieurs, voire comme des clochards. La société afghane associe généralement la consommation de cannabis à une perte de repères, une ruine de la vie individuelle et une menace pour la société dans son ensemble. Du point de vue religieux, la consommation de cannabis est également désapprouvée.
La perception du cannabis en milieu urbain et rural
En Afghanistan, la perception du cannabis n’est pas différenciée entre les grandes villes et les zones rurales. La société afghane dans son ensemble associe la consommation de cannabis à des préjugés négatifs. Que ce soit en milieu urbain ou rural, fumer du cannabis est souvent considéré comme une pratique des Anciens et une activité de drogués.
Comparaison avec le marché illégal en Europe
Il est difficile de comparer directement le cannabis cultivé en Afghanistan avec ce qui est généralement trouvé sur le marché illégal en Europe. En Afghanistan, la culture du cannabis est principalement axée sur la production de haschisch, et les variétés traditionnelles ont généralement des niveaux de THC d’environ 10%. Elles ont également un équilibre entre le THC et le CBD. Le haschich produit en Afghanistan peut être moins fort en termes de pourcentage de THC par rapport à certaines variétés plus fortes cultivées dans d’autres régions, comme le Maroc. Cependant, le goût, l’aspect et les effets peuvent différer et offrir une expérience différente.
Effets de la consommation de cannabis en Afghanistan
La consommation de cannabis en Afghanistan, en raison de son équilibre entre THC et CBD, ne provoque généralement pas un effet puissant qui immobilise complètement les consommateurs. Au contraire, les effets sont plus doux, agréables et ne conduisent pas à une perte de motivation ou à une sédation excessive. Le goût et l’expérience globale peuvent être appréciés, incitant souvent à consommer davantage sans ressentir de dégoût.
Le charas et le chillum : des termes aux significations variées
Le charas : une résine tamisée
En Afghanistan, le charas désigne la résine de cannabis obtenue à travers un processus de tamisage. Les producteurs afghans récoltent la résine des plantes de cannabis et la passent à travers des tamis pour en extraire les trichomes. Ensuite, la résine tamisée est pressée à la main pour former des blocs ou des morceaux solides. Le terme “charas” est d’origine persane et est utilisé en Afghanistan pour décrire cette résine de cannabis tamisée et pressée.
Le charas indien : une résine frottée à la main
En revanche, en Inde et dans la culture populaire occidentale, le terme “charas” est associé à une autre méthode de récolte de la résine de cannabis. Dans cette pratique, les cultivateurs frottent leurs mains sur les plantes de cannabis fraîches pour recueillir les trichomes directement sur leurs paumes. Au fil du temps, cette résine récoltée est rassemblée pour former une pâte qui peut être raclée avec un couteau. Cette méthode est souvent appelée “charas” en référence à la résine frottée à la main sur la plante fraîche.

Le chillum : une confusion linguistique
Le terme “chillum” est également sujet à confusion en raison de ses différentes significations. Dans les magasins de fumeurs, le chillum est souvent associé à une pipe conique indienne utilisée pour fumer du cannabis. Cependant, en Afghanistan, le chillum fait référence au narguilé ou à la chicha. Le mot “chillum” est également d’origine persane et a évolué au fil du temps, prenant différentes connotations dans différentes cultures.
Il est important de noter que les significations et les usages des termes peuvent varier selon les régions et les cultures.
Le chillum afghan : un narguilé traditionnel
Le chillum afghan est une pipe à eau traditionnelle qui ressemble au narguilé que l’on connaît en France. Il est composé d’un foyer dans lequel est placé le mélange à fumer, d’un filtre avec un grillage pour retenir les résidus, et d’un tube muni d’un embout par lequel on inhale la fumée. Cependant, il présente quelques différences par rapport au narguilé classique.
Préparation et utilisation du chillum
La préparation du chillum est relativement simple. Les utilisateurs remplissent d’abord le bout du chillum avec le mélange à fumer, souvent des boulettes, des tubes ou des fils de haschich. Ils insèrent un petit filtre avec un grillage pour éviter que des particules ne descendent trop dans le tuyau. Ensuite, ils ajoutent du charbon soigneusement préparé. Le charbon joue un rôle essentiel dans la combustion et le filtrage de la fumée.
Les utilisateurs afghans accordent une grande importance à la qualité du charbon et prennent le temps de le préparer correctement. Certains utilisent même du charbon de racines de pistachier. Une première couche de charbon plus grossier est placée au-dessus du mélange à fumer, puis une couche de charbon plus fin recouvre le tout. L’allumage se fait avec une allumette, et chacun prend une bouffée de chillum à tour de rôle.
L’expérience de l’auteur en Afghanistan et la création du livre
Le voyage en Afghanistan était avant tout une aventure personnelle pour moi. Le livre a pris forme pendant mon séjour sur place. J’ai réalisé des enregistrements audio, pris des photos et collecté des informations pour documenter mon expérience et les traditions liées au cannabis dans cette région. L’idée était de partager ces découvertes avec un public plus large à travers un livre.
Le processus d’écriture et l’état actuel
L’écriture du livre a pris du temps et nécessité une recherche approfondie pour garantir l’exactitude des informations présentées. J’ai également passé du temps à structurer les chapitres et à mettre en valeur les aspects les plus intéressants de mon voyage. Cela m’a demandé plusieurs mois d’écriture, de révision et de peaufinage.
À l’heure actuelle, le livre est terminé et publié. Il est disponible dans différentes librairies et en ligne. Il a reçu un certain intérêt de la part des lecteurs et des amateurs de cannabis qui souhaitent en apprendre davantage sur les variétés ancestrales et les traditions associées. J’espère que le livre pourra apporter une perspective unique sur le sujet et susciter des discussions enrichissantes.
L’ambiance autour de la consommation de cannabis en Afghanistan
L’ambiance qui règne autour de la consommation de cannabis en Afghanistan est généralement calme, posée et dépourvue de festivités. La musique et les divertissements sont des éléments complexes dans le pays, et les rassemblements autour du cannabis ne sont pas spécialement festifs. Les discussions qui se tiennent sont plutôt sérieuses et approfondies, évitant les sujets polémiques. Les échanges sont empreints de sourires et de convivialité, mais sans excès d’enthousiasme apparent.
Ces rassemblements sont souvent l’occasion pour les participants de partager leurs expériences et anecdotes sur les événements survenus dans leur village au cours de la semaine écoulée. Les discussions peuvent également porter sur les effets divers ressentis par chacun. Il y a une certaine codification dans les interactions, comme le passage du chillum ou le partage fréquent de thé entre les participants.
Ces rassemblements sont généralement réservés aux hommes et sont fréquentés principalement par des personnes d’âge mûr. Les femmes ne sont pas présentes dans ces contextes et il n’a pas été possible d’engager des conversations avec des femmes lors de l’expérience vécue en Afghanistan.

Interactions sociales et photos en Afghanistan
Difficultés et précautions lors des interactions sociales
En Afghanistan, les interactions sociales peuvent être complexes, surtout pour un homme seul étranger. Il existe des normes culturelles strictes, notamment en ce qui concerne les contacts avec les femmes. Il est considéré comme inapproprié pour un homme étranger de s’approcher ou de parler directement à des femmes afghanes, car cela pourrait être mal interprété et causer des problèmes potentiels pour toutes les parties concernées. Même si certains contacts avec des femmes peuvent être possibles dans certaines situations, il est crucial de faire preuve de prudence et de respecter les normes culturelles locales.
Prise de photos et respect de la vie privée
En ce qui concerne la prise de photos, il est important d’être sensible et respectueux de la vie privée des personnes que l’on souhaite photographier, en particulier des femmes et des enfants. Dans certaines régions d’Afghanistan, il peut être mal perçu de prendre des photos sans le consentement explicite des personnes concernées. Parfois, il est préférable de s’abstenir de prendre des photos pour éviter d’incommoder ou d’effrayer les gens. Dans des contextes où l’accès est plus restreint, comme dans les maisons privées, il est important de respecter les règles établies par les hôtes et de ne pas insister pour voir ou photographier les membres de la famille qui préfèrent rester à l’écart.
L’accueil dans les salons de haschisch
Dans les salons de haschisch, Lucas a pu prendre des photos sans rencontrer de problèmes majeurs. Les personnes présentes étaient généralement satisfaites et m’autorisaient à prendre des clichés. Il s’est principalement concentré sur des photos prises sur le vif, sans demander aux personnes de poser. L’éclairage naturel a été privilégié pour ces prises de vue.
Difficultés lors de la photographie des champs
En ce qui concerne la prise de photos des champs, la situation était un peu plus délicate. Lorsque nous nous arrêtions en taxi au bord de la route pour prendre des photos, il était préférable de trouver le propriétaire du champ ou de demander l’autorisation aux personnes présentes. Si Lucas arrivait directement avec mon appareil photo et que je me mettais à photographier les champs sans précaution, cela pouvait susciter de la méfiance voire de l’hostilité. Il a vécu quelques situations où des individus sont arrivés en colère.
Cependant, il y a eu des occasions où les gens ont été rassurés en apprenant que j’étais français, car ils avaient davantage confiance en moi. Certains étaient méfiants envers les forces de l’ordre afghanes, les Américains ou les Russes, mais ils ne s’attendaient pas à ce qu’un Français soit présent dans la région. Son apparence physique, bien que différente de celle des Afghans, pouvait être perçue comme celle d’un Afghan en raison de la diversité de traits physiques présente dans le pays.
L’objectif du livre : un regard nouveau sur la culture du cannabis en Afghanistan
Lucas avait pour objectif de donner un nouveau regard sur la culture du cannabis en Afghanistan à travers son livre. Après avoir passé deux mois sur place, il a capturé de nombreuses photos des champs, de la récolte et de la fabrication du haschich, ainsi que des différentes façons de le consommer. Ces images uniques lui ont donné l’idée de publier un livre sur le sujet, d’autant plus qu’il a constaté le manque d’informations et de représentations visuelles sur le cannabis en Afghanistan, avec peu d’intérêt de la part des médias pour son travail, à l’exception de la presse spécialisée aux États-Unis.
Un regard différent sur l’Afghanistan et la culture du cannabis
Lucas souhaitait offrir un regard différent sur l’Afghanistan, loin des stéréotypes habituels associés à la guerre, à la misère et aux conflits. Son livre cherchait à mettre en lumière une facette fascinante de la culture afghane et son lien avec le cannabis. Il était convaincu que son reportage pourrait intéresser les amateurs de cannabis à travers le monde, en particulier ceux qui considèrent le haschich afghan comme quelque chose d’exceptionnel et légendaire.

La décision de publier son propre livre
Face au manque d’intérêt des médias, Lucas a pris la décision de publier lui-même son livre. Il était convaincu de l’intérêt que cela susciterait auprès d’un public passionné par le sujet. Son livre raconte l’histoire du cannabis en Afghanistan, en mettant en valeur les liens ancestraux de cette culture avec le cannabis, ainsi que son influence sur la culture populaire à travers le monde. Lucas souhaitait combler le vide existant dans la littérature sur le haschich et proposer un ouvrage dédié à la culture traditionnelle du cannabis en Afghanistan.
L’incident à la frontière et les complications administratives
Après son voyage en Afghanistan, Lucas a décidé de rentrer chez lui en passant par l’Ouzbékistan. Cependant, à la frontière, les autorités ouzbèkes ont remarqué les photos prises par Lucas et ont commencé à fouiller ses affaires. Ils ont cherché à trouver des éléments illégaux et ont découvert quelque chose qui n’était pas du haschich, mais qui les a amenés à l’arrêter. Lucas a été détenu pendant sept jours dans un hôtel, confronté à des interrogations et des suspicions.
Les difficultés rencontrées avec l’ambassade de France
Pendant sa détention, Lucas a contacté l’ambassade de France pour demander de l’aide. Cependant, les réponses qu’il a reçues n’étaient pas très utiles et il a dû faire face à des préjugés et à des interrogations sur son apparence et ses activités en Afghanistan. Il a dû fournir des preuves de son voyage et répondre à des questions pour prouver qu’il n’était pas un terroriste. Malgré cela, il a réussi à obtenir la libération et à quitter l’Ouzbékistan.
Les risques et les réalités du voyage en Afghanistan
Lucas a été confronté à la réalité des dangers qui sévissent en Afghanistan, avec des routes où des étrangers ont été décapités et une situation politique instable. Cependant, il a également souligné que pendant ses deux mois sur place, il a été bien accueilli par les habitants et n’a pas eu de problèmes majeurs. Il a été considéré comme un touriste, et les gens lui ont dit que s’il travaillait pour un gouvernement, il serait en difficulté. La surveillance et les contrôles stricts à la frontière lui ont également fait prendre conscience du niveau de sécurité mis en place par les autorités.
La situation difficile en Afghanistan
Lucas a tenu à souligner que malgré la beauté de la culture du cannabis qu’il a pu observer en Afghanistan, le pays souffre de nombreux problèmes. Il est exploité par la communauté internationale et la situation a été encore plus compliquée avec la prise de pouvoir des talibans. Le pays est pauvre et peu développé, et la communauté internationale détourne souvent le regard face à ces difficultés.
La quête de Baba Kou
Avant de partir en Afghanistan, Lucas avait connaissance de la légende de Baba Kou, une figure emblématique de la région de Balk, près de Mazari Sharif. Cette légende remonte aux années 1970 et est mentionnée dans le livre “Hashish” de Robert Clark.
Lucas avait prévu de visiter le mausolée de Baba Kou à Balk, mais trouver l’emplacement exact s’est révélé difficile. Malgré cela, avec l’aide des habitants, il a finalement réussi à localiser le mausolée. Celui-ci est considéré comme un lieu touristique pour de nombreux Afghans, qui y font des dons ou fument un chillum en l’honneur de Baba Kou.
Lucas a eu l’opportunité d’interviewer le gardien du mausolée, qui lui a raconté l’histoire de Baba Kou selon sa version. Cette interview est également disponible dans le livre, avec des photos du mausolée et du chillum utilisé lors des rituels.
Le lien avec le haschich en Afghanistan
Lucas explore également le lien entre Baba Kou et l’histoire du haschich en Afghanistan. Il met en évidence le rôle des mystiques musulmans et des confréries de brigands dans la confection du haschich tamisé. Cette histoire permet de mieux comprendre les origines du haschich en Afghanistan et son lien avec la culture locale.
La légende de Baba Kou et son lien avec l’histoire du haschich en Afghanistan sont des sujets peu étudiés, et les informations disponibles sont limitées. Le livre de Lucas vise donc à approfondir cette histoire en reliant différents éléments de la culture du cannabis dans la région.
Que dit cette légende ?
Baba Kou était un chevalier qui souhaitait rentrer à Balk, mais le roi de l’époque lui en a interdit l’entrée. Malgré cela, Baba Kou et ses amis ont engagé un combat à l’entrée de la ville contre l’armée du roi. Cependant, lorsque l’armée a attaqué, Baba Kou a disparu mystérieusement. Les spéculations sur son emplacement ont donné lieu à des suppositions selon lesquelles le mot “Baba Kou” signifierait “où est Baba ?” car personne ne savait où il se trouvait. Son mausolée actuel se situe près de l’ancienne entrée de Balk, mais il est possible que l’emplacement réel de Baba Kou soit ailleurs.
Le mausolée de Baba Kou
C’est est un lieu de culte où les fumeurs de haschich peuvent faire des dons ou fumer un chillum en l’honneur de Baba Kou. Le gardien du mausolée a raconté à Lucas l’histoire de Baba Kou selon sa version, mettant en avant le fait qu’il était un chevalier valeureux et puissant. Selon les fumeurs de haschich, Baba Kou fumait d’énormes quantités de haschich chaque jour, enveloppant ainsi la ville de Balk dans un nuage de fumée.
Lucas reconnaît qu’il y a encore beaucoup à apprendre et à étudier sur l’histoire de Baba Kou. Il cherche à entrer en contact avec des universitaires et des experts pour approfondir ses connaissances sur le sujet. Il est convaincu qu’il reste de nombreux aspects de l’histoire de Baba Kou à explorer, et espère que les Afghans pourront un jour partager davantage d’informations sur leur héritage culturel et familial lié au cannabis.
Le mot de la fin de ce voyage
Il faut essayer de préserver les variétés ancestrales. Moi j’ai rien contre les hybrides. J’aime bien fumer les hybrides. Mais il faut qu’à un moment, peu importe la légalisation ou pas, que les gouvernements comprennent que c’est leur rôle, qu’on ne peut pas attendre qu’une entreprise privée prenne cette initiative de conserver les variétés ancestrales. Et ça serait bien qu’il y ait un mouvement pour protéger toutes ces variétés avant qu’elles ne soient toutes perdues et remplacées par les hybrides modernes et qu’on se retrouve avec de la skunk, qui devient vulnérable aux aléas climatiques et aux maladies. Il n’y a que la biodiversité qui pourra nous aider à créer de nouvelles variétés dans le futur. Et les variétés ancestrales sont la plus grande source de biodiversité, que ce soit pour le cannabis ou pour les autres plantes cultivées.
En conclusion de cet épisode, nous avons pu découvrir un aperçu fascinant de la culture du cannabis en Afghanistan, son histoire ancienne et son rôle dans la société afghane contemporaine. Lucas nous a transportés à travers son voyage où il a pu observer de près la production de cannabis, les traditions de consommation et même rencontrer des personnages clés de cette culture.
L’une des histoires intrigantes de ce voyage était la légende de Baba Kou, un chevalier mythique associé à l’histoire du cannabis en Afghanistan. Lucas a partagé les éléments de cette légende, mais il reste encore beaucoup à apprendre et à explorer à ce sujet. Il invite les auditeurs à partager leurs connaissances ou à se connecter avec des experts pour enrichir notre compréhension de cette histoire.
En fin de compte, cet épisode nous rappelle l’importance de préserver les variétés ancestrales du cannabis et de protéger la biodiversité de cette plante précieuse. Lucas souligne que c’est un travail qui incombe aux gouvernements et à la communauté internationale, afin de garantir que ces variétés ne soient pas perdues et que nous puissions continuer à bénéficier de leurs propriétés uniques.
Nous espérons que cet épisode de Parlons Canna vous a transporté dans l’univers fascinant de la culture du cannabis en Afghanistan. Restez à l’écoute pour le prochain épisode, où nous continuerons à explorer les aspects passionnants de cette plante et de son histoire dans d’autres régions du monde. Et n’oubliez pas de partager vos connaissances sur la légende de Baba Kou si vous en avez, afin de contribuer à son épanouissement.