Mathieu Croizet : La guerre contre les drogues ne sert à rien

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Bonjour à tous et bienvenue sur Parlons Canna ! Aujourd’hui, nous avons le plaisir de retrouver Mathieu Croizet, un avocat dont nous avons fait la connaissance lors de l’épisode précédent, consacré à l’interdiction des molécules synthèse, les fameux HHC, HHCP et HHCO, le 13 juin 2023. Nous allons maintenant prendre le temps de revenir sur les événements entourant cette interdiction et d’explorer les raisons qui ont conduit à cette décision. Ensuite, nous aborderons la situation actuelle du cannabis, tant sur le plan illégal que légal, en France, en nous appuyant sur certains constats. Pour ceux qui n’auraient pas encore eu l’occasion d’écouter notre précédent épisode, notre invité va se  présenter brièvement avant de poursuivre. Ensuite, nous pourrons enchaîner directement.

Une carrière d’avocat confronté au trafic de stupéfiants

Sous ce titre, Mathieu Croizet présente son parcours professionnel et son expérience en tant qu’avocat spécialisé dans les affaires liées aux drogues à Marseille. Ayant exercé pendant 12 ans dans cette ville, il a eu l’occasion de défendre de nombreuses personnes impliquées dans le trafic de stupéfiants ou de simples usagers. Cette expérience lui a permis de constater rapidement l’inefficacité de la guerre contre la drogue et l’inefficacité d’une législation répressive trop sévère.

La découverte d’autres approches à l’étranger

Mathieu Croizet mentionne avoir acquis une connaissance approfondie des législations en vigueur dans des pays où la vente de cannabis THC était légalisée de manière structurée. Cette découverte l’a conduit à remettre en question la voie choisie par la France, constatant que les résultats obtenus étaient insatisfaisants. Il souligne que la légalisation ou la dépénalisation pourraient être des alternatives plus efficaces.

Une réflexion personnelle et professionnelle

En plus de sa vision professionnelle basée sur les résultats mitigés de la politique répressive en matière de drogues, Mathieu Croizet partage des éléments de sa propre expérience personnelle. Ayant souffert de problèmes de santé, notamment de hernies discales, il a constaté les effets néfastes des produits à base d’opiacés prescrits par ordonnance. En revanche, il a remarqué que les produits à base de CBD ou de THC, disponibles dans les pays où leur utilisation est légale, ont permis de soulager sa douleur chronique de manière plus satisfaisante.

Les conséquences du trafic de drogues et la nécessité d’une nouvelle approche

Mathieu Croizet souligne les conséquences néfastes du trafic de stupéfiants, notamment à Marseille. Il évoque la prolifération des morts violentes liées, directement ou indirectement, à ce trafic, ce qui contribue à une recrudescence de la violence dans la société. Cette réalité renforce sa conviction qu’une nouvelle approche, basée sur des alternatives à la répression, est nécessaire pour faire face à cette problématique.

Absence de mesures transitoires et conséquences pour les commerçants

Mathieu Croizet soulève le problème de l’interdiction brutale des molécules HHC et des dérivés, sans mise en place de mesures transitoires. Il exprime son inquiétude quant à l’absence d’accompagnement pour les personnes détenant ces produits chez elles ou les commerçants qui en ont encore en stock. Il met en évidence le risque juridique et la confusion entourant la manière de se débarrasser légalement de ces substances désormais interdites. Les commerçants se retrouvent dans l’illégalité sans savoir comment gérer leur stock, et aucune explication n’a été donnée quant aux procédures appropriées, telles que l’incinération dans des installations spécialisées.

Les conséquences pour les consommateurs

Mathieu Croizet aborde les conséquences de l’interdiction pour les consommateurs qui se retrouvent avec des produits désormais illégaux depuis le 13 juin. Il souligne que, bien qu’ils courent moins de risques s’ils consomment ces produits chez eux, tout transport ou offre de ces substances devient un acte illégal. Les consommateurs se trouvent donc confrontés à un dilemme quant à la manière de se conformer à la loi. Il n’est pas clair s’ils doivent remettre volontairement les produits aux autorités ou s’ils peuvent simplement les éliminer de manière sûre à domicile.

L’absence d’explications et de mesures favorables

Il critique le manque d’explications officielles et de mesures favorables pour accompagner les consommateurs et les commerçants dans cette transition soudaine. Il souligne le risque de devenir involontairement un dealer en offrant des produits désormais illégaux, et il met en garde contre les conséquences juridiques potentielles. Il déplore l’absence d’informations sur les démarches à suivre pour se conformer à la loi de manière responsable et sécurisée. De plus, il exprime sa préoccupation quant à la responsabilité potentielle des personnes qui se débarrasseraient de ces produits illégaux de manière inappropriée, notamment en les jetant dans des poubelles publiques.

Absence de mesures transitoires et absurdité de l’interdiction

Le manque de mesures transitoires et l’absurdité de l’interdiction soudaine des molécules HHC et des dérivés sont mis en évidence par Mathieu Croizet. Il souligne le dilemme auquel sont confrontés les consommateurs et les commerçants, notamment en ce qui concerne la manière de se débarrasser légalement de ces substances désormais interdites. Il critique le fait qu’aucune procédure claire n’ait été établie, même pour des situations absurdes où se rendre au commissariat pourrait être considéré comme du transport illégal.

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L’Agence Nationale de Sécurité des Médicaments et ses controverses

Mathieu Croizet évoque les controverses entourant l’Agence Nationale de Sécurité des Médicaments (ANSM). Il rappelle son historique, initialement créée en 1993 suite au scandale du sang contaminé, et souligne qu’elle a depuis élargi ses missions. Cependant, il mentionne également les scandales récents, tels que celui du Levothyrox, ainsi que les conflits d’intérêts potentiels impliquant des membres de l’agence. Bien qu’il ne puisse pas affirmer que de tels conflits d’intérêts existent dans le cas spécifique des produits à base d’hexahydrocannabinol, il estime qu’il est important de prendre en compte ces questions lorsqu’une autorité administrative décide de l’interdiction de certaines substances.

Possibilité de recours et réflexion sur les motivations

Il évoque la possibilité de recours contre la décision de l’ANSM, bien qu’il n’ait pas encore été informé de tels recours. Il souligne que de nombreux commerçants et individus envisagent d’agir contre cette décision devant les juridictions administratives. Il rappelle que, bien qu’il soit peu probable qu’il y ait une conspiration pour favoriser les produits à base d’opiacés par rapport au marché du cannabis, il est important de tenir compte des éventuels conflits d’intérêts au sein de l’ANSM. Il est important de rester attentif aux développements de cette affaire.

Le précédent des interdictions et la fuite en avant

Notre invité aborde le précédent des interdictions et souligne que les faits précèdent toujours l’établissement du droit. Il explique que tout au long de l’histoire de la civilisation, il a toujours fallu qu’un fait se produise pour que des mesures soient prises pour l’empêcher de se reproduire. Il utilise l’analogie de la lutte entre Bip Bip et Coyote pour illustrer cette idée, où les autorités cherchent à tout prix à arrêter le trafic de drogue, mais de nouvelles molécules de synthèse apparaissent constamment, rendant les interdictions inefficaces à long terme.

Il souligne également que l’évaluation et l’interdiction d’une molécule peuvent prendre plusieurs années, tandis que de nouvelles molécules sont déjà en cours de développement. Il fait référence à l’hybridation et à la sélection de plantes de cannabis à faible teneur en THC comme moyen de contourner les interdictions, et souligne que cette fuite en avant est une réalité à laquelle il faudra faire face.

La nécessité d’un dialogue ouvert et d’un accompagnement légal

Selon Mathieu Croizet, il est important de trouver un terrain d’entente entre les autorités et les consommateurs de drogues, plutôt que de les poursuivre sans relâche. Il fait référence à l’ouverture des premiers magasins de CBD comme exemple d’accompagnement légal de la consommation, permettant aux consommateurs d’avoir accès à des produits de qualité et traçables. Il mentionne également que cette approche a entraîné une baisse de la consommation de produits illégaux.

Cependant, il note que le dialogue avec les pouvoirs publics est souvent difficile, car ils peuvent rester figés sur une position de principe. Il évoque la complexité de discuter avec les responsables politiques en France, mais souligne qu’il existe des personnalités politiques qui se démarquent et qui sont ouvertes à la discussion. Il conclut en déplorant le caractère stérile de certains échanges, où le dialogue semble impossible entre les différentes parties impliquées.

Les lieux potentiels pour un dialogue sur la légalisation des drogues

Dans cette perspective, Mathieu Croizet soulève la question des lieux propices à un dialogue sur la légalisation des drogues. Il suggère que cela pourrait avoir lieu à l’Assemblée nationale entre les députés, au sein des tribunaux à travers la jurisprudence, voire au niveau européen. Il fait référence à l’exemple de l’avortement pour illustrer comment un dialogue et des procès ont permis de changer la législation en France.

Il rappelle que les juridictions ont commencé à se lasser de poursuivre des femmes qui avortaient dans des conditions difficiles, et que l’acquittement prononcé lors du procès de Bobigny a été un tournant dans la reconnaissance de ce droit. Cette évolution a finalement abouti à une loi sur l’avortement. Il souligne également la nécessité d’un combat judiciaire pour montrer l’humanité des usagers de drogues, qui sont souvent assimilés à des dealers par la loi.

Mathieu Croizet évoque le travail qu’il effectue avec des associations de familles de victimes de la violence liée à la drogue, et souligne que certaines de ces familles sont favorables à la légalisation du cannabis, estimant que cela réduirait le trafic et la violence dans les quartiers. Il conclut en soulignant l’importance d’engager un débat sociologique et judiciaire, y compris avec les procureurs, afin d’explorer des alternatives à la répression des consommateurs de drogues.

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Rôle du procureur de la République et procédure administrative

Mathieu Croizet aborde le rôle du procureur de la République dans les procédures pénales. Il explique qu’en matière pénale, c’est le procureur qui est chargé des poursuites et de représenter l’opinion du peuple français. L’avocat ne plaide pas contre un autre avocat, mais plutôt contre la position du procureur et du système judiciaire en général.

Il souligne que les procureurs jouent un rôle important en demandant aux policiers de mener des enquêtes et en pouvant demander la désignation d’un juge d’instruction pour approfondir les investigations. Il précise que les procureurs dépendent hiérarchiquement du garde des Sceaux, c’est-à-dire du Ministre de la Justice, et qu’ils sont les garants de l’ordre public.

Par ailleurs, il mentionne la possibilité d’engager une procédure administrative contre une interdiction. Dans ce cas, un avocat peut être impliqué et plaider en faveur du justiciable. Mathieu Croizet rappelle la division de l’ordre judiciaire en juridictions civiles et en volet pénal répressif, où le procureur de la République joue un rôle clé dans les poursuites pénales.

Le Ministère de la Justice et la tutelle sur les activités juridiques

Dans le système juridique français, le Ministère de la Justice joue un rôle de tutelle sur l’ensemble des activités juridiques. Cette tutelle englobe diverses professions, telles que les avocats, les commissaires de justice (anciennement huissiers de justice) et les notaires, ainsi que les lieux de privation de liberté tels que les prisons. Le Ministère de la Justice intervient également pour résoudre les problèmes au sein de la magistrature judiciaire.

Le rôle du procureur de la République dans le volet pénal

Mathieu Croizet explique que dans les tribunaux judiciaires, le volet pénal est dirigé par le procureur de la République. Ce dernier est considéré comme un magistrat et fait partie du Conseil National de la Magistrature. Contrairement aux juges siégeant sur le banc, le procureur se tient debout sur le parquet du tribunal. Son rôle principal est de veiller à l’ordre public et d’engager des poursuites pénales au nom du peuple français.

La hiérarchie des procureurs de la République

Le statut hiérarchisé des procureurs de la République est expliqué par Mathieu Croizet. Il existe différentes positions hiérarchiques, allant du procureur de base jusqu’au procureur général auprès de la Cour d’appel de Paris. Parmi ces positions, on retrouve notamment le procureur de la Ville et le procureur de Paris. Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, est le plus haut responsable hiérarchique des procureurs. Cette hiérarchie est mise en place pour garantir une application cohérente de la politique pénale dans tout le pays.

La liberté de parole des procureurs de la République

Bien que soumis à une hiérarchie, certains procureurs de la République peuvent avoir une certaine liberté de parole. Mathieu Croizet souligne que la position générale adoptée par le Garde des Sceaux, actuellement Éric Dupond-Moretti, influence les orientations prises par les procureurs de la République. Cependant, cette liberté de parole peut varier d’un procureur à l’autre. Les orientations générales du ministère de la Justice ont une influence sur les décisions et les poursuites engagées par les procureurs.

L’influence de l’opinion et de l’engagement politique du Garde des Sceaux

Mathieu Croizet aborde la question de l’influence de l’opinion et de l’engagement politique du Garde des Sceaux sur les orientations prises par les procureurs de la République. Il souligne que chaque ministre de la Justice, dans le cadre de la politique générale établie par le gouvernement, peut mettre en place des réformes spécifiques. Toutefois, il précise que le Garde des Sceaux ne peut pas donner des instructions directes aux procureurs de Paris ou de la Cour d’appel de Paris pour influencer leurs décisions. Leur dépendance hiérarchique est plutôt dans le sens de garantir une cohérence nationale dans l’application de la politique pénale.

Le rôle du ministre de l’Intérieur et les tensions possibles avec le ministre de la Justice

Le maître souligne que le ministre de l’Intérieur, en charge de la police, peut avoir des positions différentes de celles du ministre de la Justice. Il mentionne Gérald Darmanin, qui défend une approche répressive axée sur les forces de l’ordre. Bien que les ministres de l’Intérieur et de la Justice doivent normalement travailler en collaboration, des tensions peuvent parfois survenir entre eux. Cependant, il note que dans le cas actuel de Dupont Moretti, celui-ci semble avoir adopté une position alignée sur la politique répressive en matière de cannabis, malgré des attentes initiales d’indépendance.

La politique pénale actuelle en France et l’absence d’un vrai débat

Mathieu Croizet critique la politique pénale actuelle en France, qui se caractérise par une approche répressive en réaction aux problèmes de trafic et de violence liés à la drogue. Il souligne que cette politique s’accompagne de mesures annoncées avec effet d’annonce, mais aboutit rarement à des résultats concrets. Il regrette également l’absence d’un véritable débat sur la question du cannabis, tant au sein des partis politiques qu’à l’échelle médiatique. Il déplore le manque de voix défendant des positions contraires à la légalisation, exprimées de manière objective et non partisane.

Le lien entre cannabis et passage à d’autres drogues

Il remet en question l’idée que le cannabis est le premier pas vers la consommation de drogues plus dures. Selon lui, cette perception est davantage liée au franchissement de la première barrière de l’interdit. Si le cannabis était légal, il n’y aurait pas cette première étape marquée par l’interdiction. Ainsi, il soutient que le fait de franchir cette première limite morale peut faciliter le passage à d’autres interdictions morales ou supérieures.

Impact du trafic sur la paix sociale dans les cités

Concernant la question de la paix sociale dans les cités et son lien potentiel avec le trafic de drogue, il souligne que si l’on accorde aux habitants des quartiers défavorisés une égalité des droits et des opportunités d’accès aux services publics, aux transports en commun, aux infrastructures sportives, ainsi qu’aux possibilités d’emploi, le problème du trafic de drogue pourrait être résolu. Il affirme qu’il n’a que rarement rencontré des enfants qui aspiraient dès leur plus jeune âge à devenir trafiquants, mais plutôt des jeunes qui ont été attirés par l’argent facile et qui auraient pu choisir d’autres voies s’ils en avaient eu l’opportunité.

La guerre contre la drogue est perdue

Selon Maître Croizet, la guerre contre la drogue est perdue. Il soutient que les raisons pour lesquelles les individus se tournent vers le trafic de stupéfiants sont multiples. Il appelle à une approche plus réaliste et à la recherche de solutions alternatives, soulignant l’importance de l’accès à l’emploi et à la formation pour offrir de véritables opportunités aux jeunes, les éloignant ainsi des activités liées au trafic de drogue.

Consommateurs et qualité des produits

Actuellement, malgré la lutte contre le trafic de drogue, le nombre de consommateurs reste élevé et ceux-ci ont souvent accès à des produits de mauvaise qualité, voire dangereux. Il met en évidence le risque d’empoisonnement associé à la consommation de substances de qualité médiocre présentes sur le marché illégal.

L’échec de la guerre contre la drogue

La guerre contre la drogue est un échec. Malgré les sommes considérables investies dans cette lutte, la situation ne cesse de se détériorer. Au lieu de réduire le trafic, celui-ci persiste et se renforce. Les tentatives pour démanteler de grands réseaux sont souvent vaines, car d’autres acteurs prennent rapidement leur place. Mathieu Croizet compare le trafic de drogue à l’Hydre de la mythologie, où couper une tête ne fait que permettre à une autre de repousser.

L’alternative de la dépénalisation

Il estime que si l’argent dépensé dans la guerre contre la drogue avait été investi dans d’autres domaines, notamment la dépénalisation et l’observation des effets de cette approche, cela aurait pu constituer une avancée significative. Par exemple, au Portugal, où la consommation de drogues n’est pas poursuivie pénalement, mais plutôt considérée comme une question de santé publique. Les individus sont contrôlés, et si des substances sont trouvées sur eux, ils sont accompagnés et orientés vers des services de soutien et de prise en charge appropriés.

Les craintes liées à la dépénalisation

Mathieu Croizet reconnaît que certaines personnes craignent que la dépénalisation ne stimule le marché illégal en donnant aux consommateurs une plus grande liberté. Il souligne que lorsque les consommateurs se sentent plus libres, mais n’ont pas accès à d’autres sources légales pour se procurer des substances, ils continueront à acheter auprès de vendeurs illégaux.

L’importance de l’accompagnement et de la prévention

Il met en évidence l’importance d’un accompagnement adéquat dans le cadre d’une dépénalisation bien mise en œuvre. Selon lui, ceux qui ont des problèmes d’addiction, qu’ils soient physiques ou psychologiques, nécessitent un soutien approprié. Cela implique des programmes de prévention, d’éducation et un suivi médico-psychologique. Il souligne que la dépénalisation ne peut pas être simplement une mesure de tolérance, mais doit être accompagnée d’un accompagnement structuré pour aider les individus à sortir de l’addiction.

Les effets positifs observés au Portugal

En référence à l’exemple du Portugal, où une approche de dépénalisation a été mise en place avec un accent sur l’accompagnement des personnes ayant des problèmes d’addiction, il souligne que cette approche a entraîné une baisse de la consommation, car les individus ont pu bénéficier d’un suivi médical et psychologique approprié. Pour lui, la prévention et l’éducation sont essentielles pour que la dépénalisation soit efficace.

L’importance de respecter les règles

La tendance en France à ne pas respecter les règles et à les considérer comme des obstacles à franchir plutôt que des lignes directrices à suivre. Il est nécessaire de changer cette mentalité et de reconnaître l’importance de respecter les règles, notamment en ce qui concerne la consommation de cannabis.

Le cannabis comme béquille sociale

Le cannabis joue un rôle de “béquille” pour certains individus qui peuvent être confrontés à la détresse sociale, particulièrement exacerbée pendant la période de la pandémie de COVID-19. Selon Mathieu Croizet, dans certains cas, le cannabis peut être perçu comme une alternative préférable aux antidépresseurs, bien que cela nécessite une approche médicale et de suivi appropriée.

Les opportunités économiques de la légalisation

La France, en tant que pays confronté à un déficit budgétaire depuis des années, pourrait bénéficier des revenus fiscaux générés par le commerce légal du cannabis. Le maître fait référence à des exemples de pays comme le Canada, où la vente de cannabis est légale, et souligne qu’une légalisation bien régulée permettrait un contrôle de la qualité et de la traçabilité des produits.

La qualité des produits et la prévention des risques

Mathieu Croizet met en avant l’importance de garantir la qualité des produits de cannabis en cas de légalisation. Selon lui, la légalisation permettrait de fournir des produits de meilleure qualité et de réduire les risques liés à la consommation de produits de mauvaise qualité. Cet argument est considéré comme étant particulièrement convaincant pour ceux qui sont opposés à la légalisation.

Les différences culturelles et l’applicabilité des modèles étrangers

Mathieu Croizet prend l’exemple des États-Unis, où la légalisation du cannabis a été adoptée dans certains États en raison de considérations économiques liées à l’agriculture. Il souligne que chaque pays a ses propres réalités et qu’il est important de prendre en compte ces facteurs lors d’un débat sur la légalisation.

Les opportunités économiques de la légalisation

Il met en avant les opportunités économiques que la légalisation du cannabis pourrait offrir à la France, notamment en termes de création d’emplois et de revenus fiscaux. Par exemple, dans les pays comme le Colorado, où les revenus générés par l’industrie du cannabis ont été utilisés pour améliorer le système de santé et l’éducation. Il insiste sur la nécessité de considérer ces aspects économiques lors du débat sur la légalisation.

Les risques potentiels et la nécessité d’une approche équilibrée

Malgré son soutien à la légalisation, il est important de prendre en compte les risques potentiels associés à la consommation de cannabis, en particulier chez les adolescents. Les troubles d’attention peuvent être liés à une consommation excessive à un jeune âge. Une approche équilibrée qui tienne compte de ces risques est nécessaire. Il faut mettre en place des mesures de prévention appropriées.

L’éducation et le dialogue ouverts

Mathieu Croizet souligne l’importance de l’éducation et du dialogue ouverts lorsqu’il s’agit de la consommation de cannabis chez les adolescents. Il propose que la légalisation permette de mettre en place une véritable éducation dès le plus jeune âge, où les adolescents pourraient aborder le sujet et obtenir des informations précises, tout en étant encouragés à parler de leurs expériences et de leurs inquiétudes à des professionnels de santé et à leurs parents.

L’accompagnement et la prévention

Le modèle portugais de dépénalisation met l’accent sur l’accompagnement et la prévention plutôt que sur la stigmatisation. Une véritable information, qui prend en compte les aspects positifs et négatifs du cannabis, ainsi qu’un accompagnement médico-psychologique, sont essentiels pour une approche efficace de la consommation de drogues.

La comparaison avec l’alcool

Mathieu Croizet fait remarquer que l’alcool est légal et facilement accessible, malgré ses effets néfastes sur la santé et son implication dans de nombreux accidents de la route. Il fait référence à des statistiques du Colorado, où la légalisation du cannabis a conduit à une diminution des accidents mortels sur les routes, mettant en évidence la nécessité de repenser la légalité de l’alcool.

Comparaison internationale et pragmatisme

Il est important de regarder les expériences d’autres pays en matière de légalisation du cannabis, tels que le Luxembourg, la Suisse et les Pays-Bas. Mathieu Croizet met en avant l’approche pragmatique de ces pays, qui prennent en compte les aspects économiques, sanitaires et de santé publique dans leurs réflexions sur la légalisation. Il souligne que ces pays reconnaissent que la légalisation peut être une source de revenus fiscaux, tout en mettant en place des régulations pour assurer la traçabilité des produits.

Débat ouvert et désamorçage des passions

Il encourage un débat ouvert et factuel sur la légalisation du cannabis, en évitant les stigmatisations et les discours polarisés. D’où l’importance de mettre en avant les aspects pragmatiques et économiques de la légalisation pour susciter une réflexion plus objective chez ceux qui sont initialement contre. Il suggère que le débat devrait être axé sur les revenus fiscaux, l’emploi et les implications sociales de la légalisation.

Contexte international et besoin de régulation

Mathieu Croizet met en évidence le contexte international dans lequel certains pays réfléchissent à la légalisation du cannabis. Selon lui, les réflexions sont motivées par des considérations économiques, sanitaires et de sécurité, ainsi que par la nécessité de réduire la dépendance aux produits provenant de sources illicites, telles que le Maroc pour l’Espagne. Il fait remarquer que ces pays cherchent à trouver un équilibre entre la régulation et la protection de la santé publique.

Les limites de la lutte contre le trafic de drogue

Il y a des limites à la lutte contre le trafic de drogue au vu de l’inefficacité des mesures de sécurité et des lois en place. Le maître mentionne des exemples concrets où les trafiquants ont réussi à contourner les contrôles et à faire passer de grandes quantités de drogue, comme dans le cas des camions en provenance du Maroc. Il explique que les trafiquants sont prêts à sacrifier une partie de leur cargaison et à prendre des risques pour continuer leurs activités illicites.

L’inefficacité de la guerre contre la drogue

Il revient à l’idée de la “guerre contre la drogue” et souligne son inefficacité et à la situation à celle du Coyote, personnage de dessin animé qui poursuit sans succès le Bip Bip. Pour lui, cette analogie illustre le caractère répétitif et infructueux des efforts visant à éliminer le trafic de drogue par des moyens coercitifs.

Importance de ne pas être angélique et de fournir une véritable prévention

Il est vrai que le constat peut être amer et qu’il est important de ne pas faire preuve d’angélisme dans le débat sur la légalisation des drogues. Mathieu Croizet souligne que les personnes impliquées dans le trafic de drogue peuvent être arrêtées et condamnées, mais cela ne résout pas complètement le problème. Il mentionne l’impact sur les familles des personnes condamnées à de longues peines de prison et souligne qu’elles aussi sont des victimes de cette situation.

Prévention approfondie et dépasser la stigmatisation

Il insiste sur la nécessité d’une prévention réelle, en informant les enfants et les adolescents sur les drogues de manière approfondie, au-delà de la simple stigmatisation. Il rappelle le slogan “la drogue, c’est de la merde” qui était utilisé à une époque en France, mais qui ne constituait pas une véritable prévention. Il est important d’anticiper les conséquences d’une éventuelle légalisation et de mettre en place des mesures de prévention adéquates.

Optimisme et encouragement à la poursuite des discussions et débats

Malgré cela, Mathieu Croizet se montre optimiste et encourage la poursuite des discussions et des débats, y compris à travers des podcasts comme celui-ci. Il souligne l’importance d’écouter les adolescents et les jeunes, en tant que parrain et personne de confiance, afin de pouvoir leur donner des conseils et des informations que leurs parents ne pourraient peut-être pas leur fournir.

Un dernier conseil aux parents et aux enfants

“Communication et écoute sont essentielles. En cas de problème, il est important d’en parler aux parents. Les parents doivent être ouverts et compréhensifs, sans jugement. Les adolescents peuvent expérimenter et faire des erreurs, mais ils ont besoin d’un accompagnement bienveillant”.

Merci à tous d’avoir écouté cet épisode passionnant sur le débat autour de la légalisation des drogues. Nous avons exploré différentes perspectives et points de vue, mettant en lumière les enjeux sociaux, économiques et de santé liés à cette question.

Il est clair que le sujet est complexe et soulève des débats passionnés. Cependant, en continuant à échanger et à discuter, nous pouvons trouver des solutions réfléchies et équilibrées.

Alors, restez à l’écoute pour le prochain épisode où nous aborderons de nouvelles thématiques captivantes. Vous ne voudrez pas manquer les discussions animées et les perspectives variées qui feront évoluer notre compréhension du monde du cannabis légal et du CBD. 

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