Serge Marchès – CBD ACTU : une niche de passionnés de CBD

ParlonsCanna
Aujourd’hui dans Parlons Canna, nous accueillons Serges Marchès, rédacteur en chef du magazine CBD Actu. Dans ce podcast, il va nous parler de cette véritable mine d’informations liées au marché du CBD, et du MJBizCon ou Marijuana Business Conference à Las Vegas, et comment s’inscrire au voyage. Les détails sans plus tarder.
Parles-nous un peu de toi, de ton parcours
Serges Marchès est dans la presse depuis une trentaine d’années, plus précisément dans la presse de niche. Pour faire simple, une niche parle d’un sujet spécifique, souvent sensible, contrairement aux grands axes de la presse. L’intérêt est de faire découvrir de nouveaux secteurs au lectorat. Une niche donne des infos que les grands journaux ne peuvent pas forcément relayer. Par exemple, la loi Evin interdit de communiquer sur la cigarette. Il y a une quinzaine d’années, Serge a lancé Club Cigare, un magazine spécialisé sur le cigare, et ça a marché. Aujourd’hui c’est exactement la même chose avec le CBD. Une niche est donc dédiée aux passionnés. Dans son parcours, il a déjà travaillé sur plusieurs sujets : pour le magazine de golf Fairways, des magazines de mode, de poker et dernièrement de MMA.
Pourquoi avoir choisi le CBD?
Depuis presque 3 ans, Serge voit la filière CBD se développer. Il a l’impression que tout le monde s’est lancé la fleur au fusil, sans vraiment se soucier de la légalisation. Le but du magazine est d’essayer de tout recentrer, d’informer, d’éduquer aussi bien les professionnels que le consommateur lambda. Beaucoup de personnes sont reconnaissantes car CBD ACTU leur a permis d’apprendre beaucoup de choses. Par exemple, la différence entre le THC et le CBD, le fonctionnement du CBD, ce qui est légal ou pas. Le magazine traite d’un milliard de questions et divers aspects.
- L’aspect produit, qui consiste à faire un véritable décryptage pour dissocier le CBD du cannabis, et surtout de ne pas faire l’amalgame entre cannabis légal et illégal.
- L’aspect sociétal, qui essaie de faire connaître ce qui se fait dans les autres pays, particulièrement au niveau de la légalisation.
- Le juridique, un aspect sur lequel le magazine traite avec Maître Steeve Ruben, qui alerte régulièrement et informe. Les infos sont relayées avec des associations comme avec Me Charles Morel qui gère l’UPCBD.
- Enfin, il y a l’aspect sociétal récréatif qui concerne la cuisine au CBD, les produits dérivés, les bières au CBD, etc.
Le but est d’essayer d’apporter une explication globale et assez pertinente sur le produit dans le magazine et sur le site CBD ACTU. En outre, il parle aussi régulièrement de l’aspect santé. Il est vrai que légitimement, on ne peut pas aborder le thème médical, mais au moins communiquer sur l’aspect bien-être, la parapharmacie, les produits cosmétiques, etc. Vue globale et assez large du CBD
Pourquoi un magazine physique pour CBD ACTU?

Le format physique a pas mal morflé ces dernières années. Prenons l’exemple des disques vinyles. Ils ont été mis de côté il y a encore quelques années. Aujourd’hui, ils reviennent à la mode avec le côté vintage. C’est la même chose avec le magazine physique. Avec l’avènement d’internet dans les années 2000, la presse écrite a connu une chute vertigineuse. En 1990, il y avait environ une dizaine de magazines de tennis et une douzaine sur le voile, ce qui est énorme. Le crash a d’une certaine manière contribué à une épuration dans les kiosques de journaux, puisqu’il n’en restait plus qu’un sur le tennis et deux ou trois sur le voile.
Et puis, des sites internet, il y en a tellement. Selon Serge, plus il y en a, moins il y a de contrôle. En effet, distinguer le vrai du faux et l’info de l’intox sur internet est problématique. En revanche, un magazine physique est plus facile à contrôler. Il faut vérifier les données et les sources car une fois imprimé en noir sur blanc, tout le monde peut le voir.
“On n’a pas droit à l’erreur. Ça donne aussi une forme de légitimité, et nous crédibilise en même temps sur le site”.
Depuis combien de temps CBD ACTU est là?
Le projet a été lancé au début de l’année dernière, et a abouti 6 mois plus tard, le temps de bien cerner l’activité. CBD ACTU est distribué dans une grande partie de magasins de CBD, de kiosques, de boutiques, et environ 150 réseaux annexes comme les salons de gares TGV, les salles de sport et les hôpitaux,… Le magazine est aussi accessible en ligne sur le site. Il s’est écoulé à plus de 60 000 exemplaires depuis son existence et le tout dernier comprend plus d’une centaine de pages. On y retrouve toutes les infos concernant le marché du CBD, des articles, des présentations de profil, notamment des influenceurs, etc.
A quel prix est vendu CBD ACTU?
Il s’agit d’un magazine bimensuel, avec la possibilité d’un abonnement annuel. Avant le dernier numéro, il était vendu à 5,90 euros, mais aujourd’hui, le prix a augmenté de 50 centimes à cause de la hausse générale des prix. Le papier a pris exactement 80% sur 6 mois, et l’imprimerie coûte le double par rapport à l’année dernière.
En revanche, la version digitale n’est pas touchée par l’inflation. Il reste à 5 euros et offre l’avantage d’une version intéractive. Autrement dit, les sujets rédactionnels comme les annonceurs sont cliquables et renvoient sur des sites, des vidéos et des infos supplémentaires. Mais la différence sur le papier, c’est que le magazine est collectionnable. Serge explique:
“Il y a des gens qui aiment bien conserver, toucher, sentir,… Le papier a un impact sur la clientèle. On a des tas de commandes sur internet pour la version papier, par exemple des personnes qui aiment collectionner ou qui souhaitent avoir un numéro qu’ils ont raté.
D’un autre côté, il y a le fait qu’on a une niche où beaucoup de personnes sont des passionnés, des fans et des collectionneurs. Cette partie prévaut sur un magazine généraliste où il y a moins cet engouement.
Pour l’avenir, Serge envisage de décliner des secteurs dans le magazine. Selon lui, le sujet qui a le mérite de s’y intéresser le plus est la vente de produits.
“Il y a des tas d’opérateurs qui ont des produits mais ne savent pas comment les vendre. On va peut-être essayer de développer des hors-séries, sur les produits disponibles, leurs effets, et les tarifs”.
Qu’en est-il du voyage à Las Vegas au MJBizCon?
Il s’agit d’un voyage organisé pour participer à un salon américain qui s’appelle le Marijuana Business Conference à Las Vegas. Aux Etats Unis, il y a à peu près une centaine de salons dédiés au cannabis, aux marques blanches et au CBD. Le MJBizCon est de loin le plus gros. Il occupe littéralement toute la place du Convention Center, la plus grande salle d’exposition en Amérique du Nord. Pendant 5 jours de folie, plus de 2500 exposants sont attendus sur une surface qui fait 4 fois les halls de la Porte de Versailles à Paris. Parmi eux, des stars, comme Tyson, Jane Fonda, Jim Belushi,… Beaucoup d’entre elles se sont mises au cannabis à usage thérapeutique et présenteront leurs produits à cet événement.
Il faut savoir qu’aux Etats Unis, 35 États ont légalisé le cannabis à usage médical. Toutefois, il n’est accessible que dans les dispensaires et non en libre circulation, pour mettre en place une sorte de régulation. Cette situation profite aux producteurs de dérivés. Toutes les personnes qui ont une sensibilité par rapport à la filière, à tous les échelons de la production, seront présentes au salon.
Quid de la légalisation
Selon Serges Marches, la légalisation est une option pour les politiques. Il cite une interview du député européen écologiste Yannick Jadot, qui donne son point de vue sur le CBD sans forcément connaître toutes les facettes de l’activité.
En revanche, cette même légalisation apparaît comme une solution pour la société civile parce qu’elle pourrait assécher les réseaux illégaux, mettre un contrôle et une régulation sur le produit. Il est difficile de contrôler les jeunes qui se servent en cannabis sur les voies illégales. Avec la légalisation, on pourrait contrôler au moins le produit comme le tabac et l’alcool.
Il poursuit avec un autre exemple sur l’absurdité des lois.
“Il y a une polémique créée par les médias qui veulent faire du bad buzz autour des puffs. Ils disent que c’est de la nicotine accessible aux gamins de 13 ou 14 ans. Mais si ces gamins ne fument pas de puff, ils vont fumer des joints, voire des cigarettes. Le puff n’est pas une réponse à tout mais au moins, c’est contrôlé. Ça a un seul mérite comme la cigarette électronique: ça permet d’arrêter la cigarette. Même si on n’est pas sûr de la qualité des liquides, que ce n’est pas vendu en pharmacie et qu’il n’y a pas de contrôle santé, c’est 20 fois moins nocif qu’une cigarette électronique. En plus, il n’y a pas de combustion, pas de métaux lourds, ni d’agents cancérigènes”.
Quel est l’intérêt du voyage organisé?

L’idée du voyage est de créer un pont avec les américains, qui ont une longueur d’avance dans la filière du cannabis comme dans beaucoup d’autres domaines. Aujourd’hui, sur le salon du CBD, une centaine de personnes se sont déjà inscrites. Tous les professionnels peuvent venir, pour prendre des contacts, rencontrer les Américains, échanger des cartes de visite, découvrir de nouvelles idées, etc. Cela permet aussi de voir quelle est la tendance et peut-être intéresser les professionnels aux Etats Unis . Qui peut le plus, peut le moins. S’ils peuvent vendre du THC, ils peuvent aussi vendre du CBD. Certains particuliers se sont aussi inscrits au voyage, car à part le travail, il y a aussi les shows et les lumières de la ville. A 270 inscrits, peut-être y aura-t-il un vol direct à Vegas.
Serge et son équipe travaillent avec un prestataire qui a l’habitude des voyages organisés pour des grands salons comme le Consumer Electronic Show de Las Vegas, un des plus gros salons au monde. C’est un pack voyage qui comprend l’hébergement, le transfert, le petit déjeuner, le badge du salon, et beaucoup d’autres.
Comment s’inscrire au voyage?
Le prochain numéro de CBD ACTU comprendra des pages dédiées au voyage organisé pour le MJBizCon. Très prochainement, il y aura aussi un site dédié où toutes les infos seront disponibles. Les places sont illimitées, mais les réservations seront bouclées avant la fin de l’été. Il faut donc vite y aller. Autre phénomène intéressant, le fait de partir en voyage en groupe. En effet, cela permet de créer des liens et même de souder des concurrents. Au terme du voyage, on pourra même voir des partenariats se créer. C’est une façon d’unir la famille.
Quelque chose à ajouter?
Le métier du CBD est en train de se structurer. Côté législation, on en est resté à l’interdiction de la fleur en décembre qui a été suspendue, mais l’affaire n’est pas bouclée. Aujourd’hui, c’est le même gouvernement qui est aux rênes, donc l’avenir est encore incertain. Il faut rester vigilant. Dans son magazine, Serges fait un appel aux dons pour l’UPCBD. Il estime que l’union représente la filière, du producteur à la petite boutique, et qu’il est essentiel de la soutenir. Il explique son point de vue :
“Nous ne sommes pas à l’abri d’un réexamen de l’arrêté qui peut revenir sous une autre forme dans les prochains mois, d’où l’intérêt de rester très vigilant et de suivre les règles. Tout le monde s’est jeté sur le CBD mais il y en a encore qui ne savent pas ce qu’ils vendent. Chacun doit faire une autocensure individuelle. Si des gens vendent des produits non conformes aux règles, par négligence ou par cupidité, ça peut ternir l’image du marché et donner des arguments au gouvernement pour sanctionner tout le monde”.
Le mot de la fin
Au terme de ce podcast, voici le message fort lancé par Serge Marchès:
“L’UPCBD est en première ligne dans le combat pour la légalisation. Tous les professionnels peuvent y adhérer. Plus on adhère, plus on est soudé, et plus on est fort. La cohésion est primordiale. Le but est de rester groupé et solidaire”.
Parlons Canna donne la voie à tous les acteurs de la filière CBD et du cannabis légal en France et dans le monde. Plusieurs sujets sont abordés, notamment les lois, la production, les techniques et les variétés, etc. Passionnés de CBD, retrouvez tous les podcast des intervenants sur Parlons Canna.