Sarra Bentabet – SPN Distribution: saisir les opportunités au bon moment

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Dans ce nouveau podcast, Sarra Bentabet, gérante associée de SPN Distribution est au micro de Parlons Canna. Jeune et intrépide, elle a voyagé aux quatre coins du monde et a investi ses économies pour réaliser son projet. Aujourd’hui, elle se retrouve à la tête d’une start up marseillaise spécialisée dans l’emballage pour tous les produits liés au cannabis et au CBD. Retour sur son parcours. 

Qui tu es? Quel est ton parcours?

Sarra, 29 ans, est une Marseillaise pure souche. Diplômée d’une licence en langues étrangères appliquées, elle parle couramment trois langues, le français, l’anglais et l’espagnol. Après les études, elle obtient un visa de travail en Australie. Voyageuse dans l’âme, elle poursuit son périple en sac à dos en Asie et fait escale en Malaisie, à Bali, à Laos et au Cambodge. Ce dernier est le pays qui l’a le plus fasciné. Sa visite a eu lieu au bon moment, pendant que le Cambodge se reconstruisait après la guerre. Il n’y avait pas de vie de luxe, le coût de la vie n’était pas cher, et les autochtones étaient très accueillants. Elle y est restée trois mois pour s’imprégner du pays et parcourir les temples d’Angkor.

Du taxiphone à l’emballage de CBD 

En rentrant de voyage, Sarra ne savait pas trop où se placer. Dans le quartier nord de Marseille, sa tante tenait un taxiphone et vendait des accessoires pour fumeurs comme des briquets. Pour s’occuper un peu, elle lui file un coup de main de temps en temps. En 2019, elle décide de prendre les choses en mains et rachète le taxiphone. Sur elle, la jeune baroudeuse avait accumulé un petit pactole grâce aux petits boulots dans les fermes en Australie. Ce fond mis de côté lui a permis de financer ses voyages et son projet. Dans le feu de l’action, le CBD commence à prendre de l’ampleur. Certains acteurs qu’elle a rencontrés à l’époque sont aujourd’hui des grosses pointures du marché. D’ailleurs, il lui arrive de travailler pour eux de temps à autre. 

Alors que tout le monde se lance dans la fleur, Sarra préfère se concentrer sur l’emballage. C’est une chose qu’elle a eu l’occasion d’apprendre lors d’un stage en Espagne, en participant à l’élaboration d’emballages pour les cannabis social club. Et puis, à son retour au pays, Sarra s’est dit, tout le monde se met sur les fleurs de CBD, mais dans quoi ils vont les mettre? Après avoir mené son investigation, elle constate que personne ne s’occupait encore de cet aspect de la production en France. Ainsi, elle décide de vendre des pelles aux chercheurs d’or.

Pourquoi SPN Distribution?

Achat de CBD - Parlons Canna

Sarra aurait pu monter un CBD shop mais cela demandait beaucoup de restructuration. A la place, la startupeuse a choisi la simplicité et la liberté pour aménager son projet. Au vu de la législation, elle voulait aussi faire profil bas. Les emballages lui garantissent une sécurité car c’est un produit qui ne pose pas problème. A un moment donné, il y a eu l’interdiction de la fleur et les saisies de marchandises. Malgré les descentes et les contrôles policiers, son affaire est restée à l’abri. Chez SPN Distribution, les employés sont déclarés, la marchandise passe sous douane, et ils travaillent avec de gros transitaires. Du moment que les choses se passent comme il faut, ils ont la sécurité. Au fil du temps, elle a aussi appris que les industries qui jadis avaient mauvaise réputation sont aujourd’hui plus fortes, raison de plus pour s’accrocher. 

Qu’est ce qui fait la spécificité du packaging dans le marché du CBD?

Tout le monde veut lancer sa marque de CBD et a besoin de se représenter dans cet univers très compétitif. C’est au niveau de la personnalisation qu’intervient SPN Distribution.  Selon Sarra, c’est une industrie nouvelle où les gens ont du mal à se lancer. Son rôle est de les aider à se placer en tant que professionnels et de les accompagner dans leur projet pour avoir l’image qu’ils souhaitent véhiculer. Même si le produit est bon, il faut que l’emballage puisse le mettre en avant. Le catalogue de produits essaie de s’adapter aux besoins des clients. Parmi les nombreuses offres, elle propose des petits lingots d’or pour les résines, des pots en verre, des pochettes en aluminium, des cônes en or et des tubes spécifiques pour mettre les cônes. Par exemple, la start up a récemment participé à une opération avec Soso Maness en confectionnant des pochettes pour le promotion de son disque. En plus d’une gamme large, la start up travaille aussi directement avec les usines de feuilles à rouler. Elle est la représentante exclusive de la marque Snoop Dogg Rolling Paper. Au-delà de la personnalisation, les emballages accompagnent également les clients dans une démarche éco responsable et pro recyclage. 

En quoi SPN Distribution est différent ?

Annonce promotion - Parlons Canna

On ne va pas se mentir, des emballages il y en a des tonnes. Cependant, la différence avec SPN Distribution est qu’il s’agit d’une start up, avec une équipe jeune et hyper réactive. Chez eux, l’information circule assez rapidement parce qu’ils travaillent tous ensemble sur le terrain. Leur mode de fonctionnement n’est pas comme dans les grosses boîtes où il y a des délais et des procédures chronophages. Ils agissent sur le moment et trouvent des solutions aux problèmes instantanément. 

Au niveau des prix, ils sont aussi très compétitifs. A la conquête du marché, ils misent sur des prix bas. Voulant s’approvisionner en Europe, Sarra a beaucoup comparé les tarifs. Elle s’est rendue compte que les prix d’achat qui sont proposés ne sont pas loin de leurs prix de vente. SPN Distribution cherche donc à se placer entre les deux, afin d’offrir des produits sans se gaver sur le dos des clients, parce que l’emballage a un coût dans le business.

“Nous sommes agressifs en termes de prix, et c’est volontaire parce qu’on préfère faire du volume et fidéliser nos clients”.

SPN Distribution: une family Business

Sarra a beaucoup d’avantages car son père était proche de l’industrie du rap, dans les années 90. Comme il était connu du monde de la musique, il a gardé beaucoup d’affinités avec les artistes. Grâce à cela, elle collabore aujourd’hui avec de nombreuses personnalités, pour ne citer que Soso Maness et Demon One

La marque Instagreen de Lazreg, c’est aussi de la même famille. D’ailleurs, SPN distribution est leur fournisseur officiel. 

“J’ai pris un peu les forces de tout le monde dans la famille et nous les avons assemblées pour partir ensemble et prendre de l’essor”.

Un coup de poker

Étant bien entourée, Sarra aurait pu travailler avec sa famille. Cependant, elle a choisi de prendre ses propres responsabilités. En fait, elle s’est jetée dedans sans trop y réfléchir. Instinctivement, elle savait qu’elle pouvait faire quelque chose. Pour l’accompagner dans son projet, elle a quand même embauché pas mal de personnes et bénéficié de l’aide de ses oncles. 

“On va dire que ça a été un peu un coup de poker. J’avais de l’argent et l’opportunité.

Être mon propre patron, ça me tentait. Ayant fait pas mal de sacs à dos, j’ai eu beaucoup de petits boulots. On a personne pour nous dire qu’on n’as pas fait notre travail. On se met la pression et on devient exigeant envers soi-même”.

Apprendre le métier sur le tas

Sarra affirme avoir tout appris sur le tas. Après avoir racheté le taxiphone, elle a fait le bilan sur une société sans jamais l’avoir contrôlé.  

“J’ai tout appris sur le tas. Il fallait se lever à 4H du matin pour lancer les commandes en Chine, rechecker à 9H pour pas avoir de retard, se coucher tard et avoir des réunions avec la république dominicaine pour les feuilles etc. Pendant 2 ans, j’ai fait un sommeil intermittent. Mais au final, ça m’a donné de la force. Et c’est aussi pour ça que l’équipe est super motivée, mais également parce qu’elle est libre. Nous ne sommes pas dans un travail où tout est normé, on améliore tout sur le tas”.

Personne n’est vraiment diplômé dans sa famille, mais ils se débrouillent entre eux. Sarra n’a jamais eu de CDI, ni ne bénéficie d’une protection sociale, mais en a signé plusieurs, alors qu’elle. 

Il y aussi eu de grandes peurs au temps du covid, juste un an après qu’elle a repris la boîte. Mais la baisse du dollars était une belle opportunité, car elle a pu acheter en masse pendant la crise sanitaire. En effet, cela lui a permis d’avoir du stock, de trouver des contacts et de faire partir des conteneurs. Ils ont réussi à faire progresser leur chiffre d’affaires de 71% en 3 ans.

“Dans toutes les crises, ce n’est jamais le bon moment pour se lancer, mais il faut le faire. Sur le tas, on peut trouver des opportunités”. 

Un message inspirant pour la communauté

Pour conclure cette interview, Sarra adresse le message suivant à tous:

“On a tous des bonnes idées à la minute. La différence, c’est de savoir les concrétiser. Il faut y aller, peu importe les barrières”.

Parlons Canna a vocation à donner la parole aux différents acteurs du CBD pour savoir quels sont les enjeux du marché. Visitez notre site pour retrouver toutes les interviews exclusives.