Mao Aoust – High Society-UP CBD: Soyez droit, ayez des principes

ParlonsCanna
Aujourd’hui, Parlons Canna accueille Mao Aoust à domicile, sur le salon du CBD à Marseille. Notre invité n’est autre que le fondateur de High Society, et membre fondateur de l’UPCBD. C’est un enfant de l’Europe, avec un mix de toutes les origines possibles, polonais, italien, allemand et tunisien. Son entreprise envoie du lourd car en 4 ans, il est passé de 4 à 200 magasins en France, en Espagne et en Allemagne. Mais Mao ne compte pas s’arrêter là. Dans ce podcast, il va nous raconter sa réussite, nous parler de la suite de son projet et de sa vision de l’avenir du marché.
Qui tu es? Quel est ton parcours?

Mao, 25 ans, vient d’un milieu modeste. Il a vécu dans un quartier populaire de Marseille. Son père est dans le bâtiment et sa mère est couturière. Ayant arrêté l’école après le bac STMG, il a eu un parcours assez basique. Après le lycée, il fait des bêtises et se fait prendre par les flics et prend un an ferme avec aménagement de peine. Mao raconte avoir passé en auditions libres pour du CBD avec un bracelet électronique au pied. Après cette épisode un peu chaotique, il réalise que son joker a sauté. Mais il sait que le cannabis est un marché à saisir. Il se dit donc qu’il va travailler en Espagne et monter un cannabis social club pour faire ce qu’il faisait avant, mais légalement.
Au même moment, le marché du CBD commence à émerger en France. Deux choix se présentaient à lui: partir dans un pays dont il ne connaît pas la langue ou rester dans sa zone de confort, en France. Finalement, il choisit cette dernière option.
Comment tu t’es mis dans le CBD?
Il propose son projet à un ami, qui accepte de l’accompagner. Mais au bout de quelque temps et après avoir monté 4 magasins, ils finissent par prendre des chemins différents. La raison est qu’ils ne partageaient pas la même vision des choses. Depuis, Mao a pu développer sa société comme il l’entendait, en partant du principe de verticalisation, lui permettant d’arriver à 200 magasins en 2022. High Society est spécialisée dans la recherche variétale. Le but est vraiment de verticaliser le pendant technique du secteur. L’entreprise possède un grand parc de machines dans son entrepôt sur Marseille, pour faire la transformation à son niveau.
Comment as tu pu te développer aussi rapidement?
Le mindset c’est vendre des produits de haute qualité. Mao mise sur la communication, le marketing, et les stratégies d’acquisition, de rétention, d’activation, etc. En fait, l’idée est de se positionner au-dessus dans la guerre des prix. Il y est parvenu tout seul, en apprenant sur le tas. Selon lui, c’est difficile de faire venir des talents dans une entreprise au stade embryonnaire dans un marché instable. Mais aujourd’hui, il commence doucement à travailler avec des business partners.
Comment rendre ce business scalable?
Le passage de 4 à 200 magasins s’est fait de manière empirique. Il a structuré la logistique en fonction de la demande. Mao affirme que l’hypercroissance est très compliquée. Contrairement à ce que l’on pense, ce n’est pas un problème de riche. Ils ont déménagé tous les 3 mois. Rien qu’au niveau de l’entrepôt, ils sont passés de 45m², 110m², 450 m², à 1500 m² en l’espace de 12 mois.
En France, il gère tout, tout seul. En revanche, une personne l’a aidé à développer les achats et les ventes en Espagne. Il a aussi recruté des business partners en Suisse Allemande, point névralgique du CBD, ce qui l’a beaucoup aidé à faire croître sa société. Le secret de la réussite, c’est le perfectionnisme.
“Nous sommes des bourreaux de l’exécution. On travaille même le weekend, on fait des heures sup, et on ne prend pas de vacances”.
Selon Mao, il n’aurait pas pu aller loin s’il avait choisi un autre produit. Pour lui, le CBD est un véritable tremplin. En toute sincérité, il n’aurait pas pu construire la boîte qu’il a aujourd’hui avec le THC.
Pourquoi le CBD t’a interpellé?
Mao était autrefois un gros fumeur. En une journée, il pouvait fumer 10 à 15 joints. Mais il y a 4 ans, il décide d’arrêter le THC pour se concentrer sur l’expérience entrepreneuriale qu’il est en train d’appréhender. Aujourd’hui, il fume du CBD.
“C’est un substitut super intéressant qui peut même s’incorporer dans des programmes de sevrage. Indépendamment de ça, il y a un vrai pendant de bien- être, médecine douce et médecine alternative”.
Quand on fume du THC, on a moins envie de bouger. Les fumeurs ne se rendent pas compte de l’effet contraire que produit le fait d’arrêter. Mao raconte que depuis qu’il a décroché, il est surexcité du matin au soir, comme une vraie pile électrique. Toute cette énergie, il l’a mise dans ce business. C’est aussi à ça qui l’a fait exploser.
Ça n’a pas été facile de se lancer. Mao parle des problèmes qu’il a rencontré:
“En 4 ans d’expérience, on fait beaucoup de commerce de gros. On a eu entre 2 et 3 millions de marchandises saisies qu’on n’a jamais récupéré, des gardes à vue, des saisies sur compte, etc.
Comment réussir à bâtir sur ces bases?
“Je suis dos au mur depuis le début. Je n’ai pas eu d’autres opportunités dans la vie. Quand on a quelque chose qui fonctionne et qu’en plus nous plaît, peu importe les problèmes, on avance. Le combat n’est jamais fini, une fois qu’on aura gagné sur le CBD, la suite sera avec le cannabis”.
Par ailleurs, la spécificité du marché, c’est qu’il y a des gens atypiques. On peut se placer et avoir une réussite énorme. Selon Mao, il fait partie du pool des 5 plus grosses sociétés en Europe.
Comment tu vois l’évolution du marché du CBD?
Il pense que c’est de bonne augure.
“On avance! En 2018 on se faisait taper dessus en partant en garde à vue. Aujourd’hui, on se fait moins attaquer grâce à nos belles victoires avec Kanavape et au conseil d’Etat par exemple. On est plus les derniers arrivants, on est challengers.”
C’est quoi le futur de la boîte?

Le futur de High Society est la levée de croissance. Mao entend devenir une force en retail en Europe. Il y a déjà un beau maillage en France avec une dizaine de magasins, et le projet est de les multiplier par 10. Il prévoit aussi d’en ouvrir une cinquantaine en Allemagne.
Les principaux canaux de distribution de High Society sont les bureaux de tabac. L’entreprise distribue dans ses propres franchises, en magasin ou sur site internet.
Un message pour les consommateurs de CBD
“Informez-vous! Discutez avec les magasins dans lesquels vous achetez, dans les médias ou sur internet, car l’information est la base. On a 50 ans de prohibition au dos. Parlez-en à vos parents et grands-parents, dites-leur que le cannabis n’est pas une drogue mais une plante, et que ça fait plus de bien que de mal.
Aux magasins de CBD
“Travaillez propres et informez-vous. Venez nous rejoindre à l’UPCBD et soutenez-nous, car nous devons rester groupés pour avancer. On est tous concurrents mais pour l’instant on a un ennemi commun, il faut qu’on se fédère et qu’on se batte tous ensemble”.
Aux producteurs de CBD
“Trouvez une dimension clivante dans votre manière de travailler et sur la recherche variétale. Valorisez-vous, prenez des risques et informez-vous sur les market price.
En parlant de recherche variétale, cela signifie faire un croisement de sélection. L’idée est d’arriver à trouver une gamme unique à distribuer et de ne pas se fondre dans la masse en termes de produits, tout en gardant le prix dans la mêlée”.
Le mot de la fin
“Soyez droit, ayez des principes et de la morale” Même si ça ne paie pas tout de suite, ça paiera sur le long terme. Au pire, lorsque vous vous regarderez dans une glace, vous serez fier de ce que vous avez en face”.
C’est sur ces mots inspirants que Mao Aoust achève son interview.
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